La journée de mobilisation de demain, 7 septembre, s’annonce exceptionnelle. L’humeur très combative des assemblées générales des syndicats ; le grand nombre de préavis de grève déposés, et notamment de préavis reconductibles ; le succès des manifestations du 4 septembre ; les sondages indiquant qu’une grande majorité de Français soutient les grévistes ; les déclarations des ministres eux-mêmes, qui cherchent à minimiser d’avance la signification de cette journée : tout porte à croire que la mobilisation dépassera, par son ampleur, celle du 24 juin dernier. Il devrait donc s’agir de la plus puissante journée d’action syndicale depuis l’élection de Nicolas Sarkozy.
La Riposte appelle à participer massivement à cette journée d’action. Plus il y aura de grévistes et de monde dans les rues, demain, plus les salariés et militants syndicaux se poseront la question d’une poursuite immédiate – ou à très court terme – du mouvement. Chacun a bien compris qu’une journée de mobilisation, même massive, ne permettra pas d’arracher le retrait de la contre-réforme visant nos retraites. La combativité des militants syndicaux, notamment à la CGT, peut se résumer en deux phrases : « le 7 septembre ne sera pas un baroud d’honneur. On doit se battre jusqu’au bout ». C’est précisément ce qui inquiète la classe dirigeante et les sommets de l’Etat. Le gouvernement est hanté par le spectre d’une grève illimitée qui, dans la foulée du 7 septembre, se développerait dans plusieurs secteurs de l’économie et de la fonction publique. Ce n’est pas du tout exclu – et c’est d’ailleurs la condition de notre victoire.
Un élément qui favorise la mobilisation, c’est l’ambiance de décomposition qui règne au sommet de l’Etat. L’affaire Woerth – qui est en réalité une affaire Woerth-Sarkozy-Etc. – et la division croissante, dans les rangs de la droite, offrent l’image d’un gouvernement fragilisé. Cela encourage les travailleurs à se mobiliser. De manière générale, la situation du pays est potentiellement explosive. Cela ne signifie pas qu’une explosion sociale se produira à coup sûr dans les semaines qui viennent. Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte, dont l’attitude des directions syndicales, des partis de gauche – et bien sûr du gouvernement. Mais une chose est claire : l’énorme quantité de colère et la frustration qui s’est accumulée, dans la masse de la population, finira par faire surface à une échelle massive, et pas uniquement dans le cadre d’une journée d’action. Le mouvement communiste et syndical doit s’y préparer et présenter une alternative crédible au capitalisme en crise.