A partir du 12 octobre : développer un mouvement de grève illimité !
Les mobilisations du 7 et 23 septembre étaient d’une puissance inégalée depuis la lutte contre le CPE, en 2006. Elles étaient soutenues par une très large majorité des salariés du pays. Mais le gouvernement s’y était préparé. Les « concessions » mineures annoncées au lendemain du 7 septembre ne touchent pas au cœur de la contre-réforme des retraites. Leur unique fonction était de maintenir l’illusion d’un « dialogue » avec les syndicats.
Sarkozy et Fillon sont déterminés à faire face à des mobilisations syndicales de 24 heures, même massives. L’enjeu est décisif, pour cette minorité richissime dont ils défendent les intérêts. La destruction de nos retraites, comme la casse programmée de toutes nos conquêtes sociales, est une nécessité vitale pour la classe capitaliste, qui est confrontée à une crise économique majeure et à des déficits publics colossaux. Le gouvernement table sur un scénario semblable à la lutte de 2003 contre la « réforme Fillon », lorsque la participation aux journées d’action avait fini par refluer.
Les directions confédérales doivent dire la vérité aux travailleurs : sans un mouvement de grève illimité semblable à celui de décembre 1995, il est très probable que le gouvernement passera en force. En s’orientant vers une grève reconductible à partir du 12 octobre, à la SNCF, les syndicats de cheminots montrent la voie. Une grève illimitée des transports – comme en 95 – faciliterait l’implication d’autres catégories de travailleurs dans la grève. De même, une grève illimitée des salariés des raffineries de pétrole jetterait le gouvernement sur la défensive. On ne prétend que de telles actions soient faciles à organiser. Mais sans cela, une victoire de notre camp semble exclue.
La droite dehors ! Pour des élections anticipées !
Le gouvernement atteint des sommets d’impopularité. L’interminable chronique des « affaires » accélère sa décomposition. Dans ce contexte, la lutte contre la réforme des retraites ne peut être dissociée d’une lutte contre l’ensemble de la politique réactionnaire du gouvernement. De très larges couches de la jeunesse et du salariat brûlent d’indignation contre Sarkozy et sa clique. C’est un avantage qu’il nous faut exploiter en élargissant le front revendicatif à la question des salaires, de l’emploi, de la santé, de l’éducation, etc.
Une lutte générale contre le gouvernement Sarkozy pose la question de l’alternative immédiate à la droite au pouvoir, sans attendre 2012. Toutes les conditions sont réunies pour qu’un appel à des élections anticipées – présidentielles et législatives – rencontre un puissant écho, dans la population, et renforce la mobilisation en cours. Sarkozy, Woerth et toute la droite, dehors ! Dans le même temps, les partis de gauche doivent présenter un programme qui s’attaque sérieusement au pouvoir de la classe dirigeante. Par exemple, il faut lutter pour la nationalisation des banques et des compagnies d’assurance, qui tournent autour de nos retraites – un « marché » potentiellement colossal – comme autant de vautours. Et ce qui vaut pour le secteur financier vaut pour tous les grands leviers de l’économie. Ils doivent être arrachés des mains des capitalistes et placés sous le contrôle démocratique des salariés. Ce programme socialiste est la seule alternative sérieuse au capitalisme en crise.
Retrait de la contre-réforme !
Pour une grève illimitée des secteurs clés de l’économie !
Chasser la droite du pouvoir ! En finir avec le capitalisme !