La mobilisation contre la « réforme » des retraites ne faiblit pas à Toulouse, bien au contraire.
La manifestation du 12 octobre a vraiment marqué un changement dans la dynamique de la lutte. L’humeur était nettement plus combative que lors des manifestations de septembre, et on pouvait sentir la détermination et la colère d’un grand nombre de travailleurs. La présence d’une section importante de la jeunesse a permis de galvaniser les manifestants qui sont engagés dans le mouvement depuis septembre.
Avec 145 000 manifestants à Toulouse, le 12 octobre, on a atteint le niveau des manifestations contre le CPE. A l’époque, les employés des Renseignements Généraux reconnaissaient eux-mêmes qu’à partir de 90 000 manifestants, à Toulouse, ils n’étaient plus en mesure de donner un chiffre précis. Le chiffre de 30 000 manifestants, annoncé par la préfecture, est ridicule. Mais ils voulaient sans doute donner les chiffres des spectateurs d’un match de rugby, au Stadium.
Le 14 octobre, les Unions Départementales des syndicats ont appelé à une autre manifestation, certes beaucoup moins massive, mais avec la présence de nombreux lycéens et étudiants, aux alentours de 20 000.
Le 16, malgré le froid et la pluie en fin de manifestation, la mobilisation, même si elle était inférieure à celle du 12, était encore massive.
Mais à coté des manifestations, de nombreuses actions un peu moins médiatisées ont lieu tous les jours, et témoignent de la détermination de plus en plus de travailleurs, qui rentrent dans la lutte, secteurs après secteurs.
Les cheminots, après une assemblée générale unitaire, ont voté la grève reconductible à partir du 14.
Les travailleurs de l’énergie, réunis en AG, proposent de couper le courant dans les secteurs stratégiques, en accord avec les syndicats des secteurs concernés.
Plusieurs services de La Poste se sont mis en grève, avec une forte participation des salariés du Centre Financier.
Les syndicats des entreprises comme le CEAT, Freescale ou Thalès participent à des tractages ou à des blocages filtrants sur des ronds points.
Pôle Emploi est en grève reconductible depuis 5 jours.
Les préavis de grève sont déposés dans l’éducation nationale jusqu’au 21 octobre.
Les contrôleurs aériens ont déclenché une grève surprise samedi 16.
La CGT Air France appelle à la grève le mercredi 20. Le blocage de l’aéroport est envisagé.
Les territoriaux de Toulouse sont dans l’action, participant à toutes les manifestations.
Au Conseil général, la grève reconductible est appelée.
Les salariés de la communauté urbaine, en particulier les éboueurs, sont en grève reconductible et tournante.
La liste serait trop longue à énumérer, et on pourrait en oublier beaucoup, mais les syndicats d’autres nombreux secteurs ont pris différentes initiatives pour participer au mouvement, comme chez France Télécom, à la CRAM, au Centre Hospitalier, chez Tisséo (les transports urbains), Astrium, Airbus, la SETMI, etc. Une grève reconductible est en cours dans le secteur médico-social.
Dans l’ensemble de la région Midi-Pyrénées, la mobilisation est importante. Le tunnel de Foix a été bloqué par des militants syndicaux, ce dimanche. A Cahors, un comité d’action de la jeunesse s’est mis en place pour bloquer tous les lycées. Selon La Dépêche, les enseignants du collège de Luzech ont annoncé une grève tournante et reconductible. Dans le département de l’Aude, la CGT et les lycéens prévoient de bloquer la cité administrative et de manifester devant le siège du Medef. Les Unions départementales de tous les syndicats de Haute-Garonne ont décidé, lors de leur réunion du 15 octobre, d’impulser des actions de blocage de l’économie en coordonnant les actions des syndicats des secteurs concernés.