Les travailleurs dont les conditions de retraite sont menacées par la réforme des régimes spéciaux ont fait face à un gouvernement implacable. Avec le soutien de la presse capitaliste et de l’industrie audiovisuelle, Sarkozy et Fillon gouvernent à coup de leurres et de mensonges, en manipulant sans vergogne l’opinion publique, en dressant des travailleurs contre d’autres travailleurs, les grévistes contre les « usagers ». Mais dans ce conflit, le gouvernement a surtout bénéficié du concours des directions fédérales et confédérales des syndicats. Il s’est appuyé sur la complicité de ces directions, acquises à la nécessité d’une réforme, pour mettre fin à la grève.
Aucun militant syndical un peu avisé ne se fera la moindre illusion sur la fiabilité des dirigeants de FO, de la CGC et de la CFTC. Le « dirigeant » de la CFDT, François Chérèque, a été obligé de quitter, sous les huées, la manifestation du 20 novembre, à Paris. Ce personnage fourbe et cynique n’est rien moins qu’un agent conscient de la classe capitaliste dans le mouvement syndical. Il parle et se comporte comme un conseiller du patronat et de l’UMP. Il craint plus que tout les « excès » des travailleurs. S’il se permet de critiquer le patronat et le gouvernement sur tel ou tel détail, ce n’est que pour mieux les servir par la suite. Sa trahison en rappelle d’autres, notamment celle de la lutte contre la réforme des retraites, en 2003.
Du point de vue du gouvernement et du MEDEF, Chérèque est le dirigeant syndical parfait. Il les conseille sans cesse : « Faire toutes les réformes en même temps, c’est s’exposer à des blocages », déclarait-il récemment. Il expliquait que Sarkozy pourrait appliquer ses réformes avec plus de facilité s’il les espaçait dans le temps. La veille de la journée de mobilisation dans la Fonction publique, Chérèque trouvait « déplorable » la jonction des différents mouvements sociaux. Ceci tend à « politiser » la grève, disait-il, et à coaliser les oppositions au gouvernement de droite. Or, « quand on politise un mouvement social, on facilite la tâche du gouvernement ». Etrange raisonnement ! Alors que, depuis ses origines, le mouvement ouvrier s’est construit sur l’idée que « l’union fait la force », Chérèque découvre qu’il n’en est rien, et que plus les luttes des travailleurs convergent, plus cela profite à leurs adversaires !
Heureusement, le poids de la CFDT dans les secteurs concernés par la grève est relativement faible. Par contre, ce qui était d’une importance décisive, dans ce conflit, c’est le comportement de la direction de la CGT, qui est de loin la force syndicale la plus puissante et la plus représentative des salariés. C’est avant tout à la CGT – et chez SUD-Rail – que l’on trouve les syndicalistes les plus militants et les plus dévoués à la cause des travailleurs. Mais force est de constater que si Thibault se garde de s’exprimer dans les mêmes termes que Chérèque, le comportement de la direction confédérale de la CGT n’a pas été fondamentalement différent, dans la pratique, de celui des confédérations plus « modérées ». Le Monde, Le Figaro, Les Echos et de nombreux autres journaux se sont félicités du fait que la direction de la CGT était acquise à la nécessité de la réforme, et que l’opposition de Thibault portait essentiellement sur le « cadrage » de la dévalorisation des retraites, c’est-à-dire sur les questions du calendrier et des « compensations » à la contre-réforme. Ainsi, dans Le Figaro du 5 novembre, Alain-Gérard Slama écrivait : « Il est probable que les grèves prévues les 13 (SNCF), 14 (EDF-GDF), 20 (fonctionnaires et étudiants) et 29 (magistrats et fonctionnaires de justice) novembre prochain, auxquelles pourraient s’ajouter une grève des marins pêcheurs et une reprise de la grève de la RATP, ne fusionneront pas en une grève générale. Les syndicats sont conscients de la nécessité des réformes. […] Resterait la possibilité d’un débordement par leur base… »
Quelques heures avant le début de la grève, Thibault a fait une concession majeure au gouvernement. Dans le dos des assemblées générales, il a accepté que l’avenir des régimes spéciaux soit négocié « entreprise par entreprise », en présence de représentants du gouvernement. Les grévistes ont appris la nouvelle par les médias. Le gouvernement l’a accueillie avec joie, y voyant – à juste titre – un coup particulièrement rude porté contre la grève. Quel sens pouvait désormais avoir une grève unitaire de tous les travailleurs concernés par la réforme, si les négociations devaient être menées séparément et déboucher sur des « accords » au sein de chaque entreprise ? Le comportement de Thibault, agissant en toute indépendance vis-à-vis de la base, ne pouvait que semer la confusion chez les travailleurs et affaiblir la mobilisation.
Thibault, comme Chérèque, justifie la « modération » de sa position – et notamment son refus de demander le retrait de la réforme – par l’état de l’opinion publique. Il fallait, d’après lui, en tenir compte. Mais cette idée apparemment « démocratique » est en fait irrecevable du point de vue de la lutte des classes. Quand les médias capitalistes mobilisent l’opinion contre les intérêts des travailleurs, ils sont tout à fait dans leur rôle. Mais les travailleurs qui se battent pour leur droits auraient tort de prêter trop d’attention à l’avis de la « majorité » tel que la présentent les sondages et les élections, précisément parce que, comme le reconnaît Thibault lui-même, « l’opinion publique » est largement façonnée par les moyens de communication à la disposition de la classe capitaliste. Ce n’est pas parce qu’une « majorité des Français » ne comprend ou ne soutient pas une lutte que celle-ci ne doit pas être menée jusqu’au bout. Si, au cours de l’histoire, les syndicats avaient tenu compte de telles « majorités », ils n’existeraient tout simplement pas. Une lutte n’est pas moins juste et moins nécessaire parce qu’elle est minoritaire, et les idées de la « majorité » sont souvent – et même le plus souvent – en contradiction avec ses véritables intérêts. Comme l’expliquait Marx, dans toute société, l’idéologie dominante est généralement celle de la classe dominante.
Thibault lui-même a une part de responsabilité dans l’attitude de la population envers la politique gouvernementale. Au lieu de mobiliser les travailleurs contre Sarkozy, son attitude tend à les endormir. Lors de la formation du gouvernement, au lendemain des législatives, il a dit très clairement qu’il ne voyait aucune raison d’avoir a priori une opinion négative de ce gouvernement. Il expliquait qu’il ne ferait pas de « procès d’intention » à Sarkozy. Il fallait « attendre pour voir » si les engagements de ce dernier – et quels engagements ! – seraient tenus. Il fallait « juger son action sur pièce ».
Cette neutralité bienveillante est exactement l’inverse de l’attitude que devait adopter un dirigeant syndical. Elle revenait à dire qu’il n’y avait pas de danger immédiat, que rien ne laissait prévoir des attaques contre les intérêts des travailleurs, et qu’il fallait, en attendant, accorder le bénéfice du doute au nouveau gouvernement. Comme si nous n’avions pas déjà vécu cinq ans d’attaques incessantes contre les travailleurs sous Chirac, Raffarin et de Villepin ! Comme des dizaines d’autres « réformes » rétrogrades, le démantèlement des régimes spéciaux était en préparation depuis longtemps. Au lieu de passer de longs mois à demander des « négociations », en cherchant vainement à éviterune confrontation, il fallait utiliser ce temps pour expliquer inlassablement à l’ensemble des travailleurs qu’un conflit était justement inévitable, que celui-ci risquait d’être long et difficile – la capitulation de Chirac-Juppé n’a été obtenue qu’au bout de six semaines, en 1995 – et qu’il fallait s’y préparer sérieusement sur les plans politique, organisationnel et financier.
Après tout, Sarkozy ne pouvait pas être plus clair. Il n’avait aucune intention de céder sur l’essentiel de la réforme. A partir de là, la négociation devenait futile. Le seul moyen de vaincre Sarkozy était la lutte, c’est-à-dire une grève sérieusement préparée. En invitant les travailleurs à reconnaître leur défaite et à mettre fin à leur mouvement, Sarkozy a cité Thorez qui, en 1936, a sabordé la grève générale au moment où le nombre de grévistes progressait massivement, et déclarait alors : « Il faut savoir terminer une grève ». Mais la CGT a surtout besoin de dirigeants qui sachent terminer une négociation quand celle-ci ne peut rien apporter de positif. Pouvait-on sérieusement imaginer que des pourparlers avec le gouvernement allaient déboucher sur une amélioration des retraites ? Bien évidemment pas. Alors pourquoi chercher une négociation ? Il fallait exiger le retrait pur et simple de la réforme. On n’engage pas une bataille pendant que les chefs discutent complaisamment avec l’ennemi pour négocier les modalités de la contre-réforme. Toute négociation avec le gouvernement sur les régimes spéciaux ne peut se traduire que par un recul. C’était vrai avant la grève, pendant la grève, et c’est toujours vrai maintenant que la grève est terminée. La grève a été arrêtée sans rien obtenir d’autre qu’un engagement à négocier des « compensations ».
Compte tenu du pouvoir économique des cheminots et des personnels de la RATP, les grévistes auraient pu – et pourraient encore, si la grève reprenait – être victorieux, obtenir le retrait de la réforme, non par la négociation, mais en appuyant leur botte sur la gorge du gouvernement. Sarkozy ne comprendra pas d’autre langage que celui-là. Sans une reprise du mouvement de grève, les régimes spéciaux seront perdus.
En s’entendant avec le gouvernement pour lancer « un mois de discussions » et en annonçant au passage avoir « déjà obtenu des avancées importantes », Thibault a cassé la grève. Cette manœuvre, réalisée sans la moindre concertation avec les assemblées générales, ne pouvait que désorienter les grévistes et isoler les éléments les plus militants. La connivence de Thibault avec le gouvernement plaçait les assemblées devant la perspective de maintenir la grève pendant un mois, avec toutes les difficultés et sacrifices que cela implique – et ce dans le seul but de « maintenir la pression » sur la question des modalités de la dévalorisation de leur retraite.
Le comportement de Thibault, comme celui des autres directions confédérales, a beaucoup plus profité au gouvernement que le rôle des médias. Sarkozy, Fillon et les ministres savourent le succès de leur stratégie, qui consistait à maintenir un « dialogue » de façade avec Thibault (qui n’en demandait pas davantage), tout en restant implacables face aux grévistes. Ils savent pertinemment que les négociations prévues n’ont pas d’autre objectif que de discuter de la manière dont les régimes spéciaux seront démantelés, tranche par tranche, entreprise par entreprise. « La réforme se fera, a déclaré Sarkozy, parce que la méthode choisie a été celle de la fermeté et du dialogue ». Un membre de son entourage, cité par une dépêche AFP du 23 novembre, s’exclame :« La gestion a été presque parfaite. On ne pouvait pas faire mieux. Neuf jours de grève, c’est le minimum de ce qu’on pouvait craindre ! »
Et pourtant, dans un dossier publié dans la Nouvelle Vie Ouvière du 23 novembre, Thibault s’efforce de présenter le résultat de la grève comme une victoire importante ! Pour lui, le contentieux avec le gouvernement ne portait pas particulièrement sur la réforme elle-même, mais sur la question des négociations entreprise par entreprise, de sorte que l’acceptation de ce principe par le gouvernement constituait un grand pas en avant : « Le président de la République, dit-il, a donné quinze jours au ministre du Travail pour arrêter les grands principes de la réforme, alors que la CGT – comme les autres organisations syndicales d’ailleurs – a toujours considéré que chacun de ces régimes avait ses propres spécificités. Nous avons milité pour que si des évolutions devaient intervenir dans ces régimes, elles le fassent dans le cadre de négociation par entreprise, sachant que dans les directions d’entreprises publiques, il y a aussi des représentants de l’Etat. Nous nous sommes heurtés à la volonté du gouvernement d’afficher un cadre global à la réforme. Ce qui a provoqué la situation de blocage que l’on sait et la première mobilisation du 18 octobre. » Il explique ensuite que la grève a permis de créer un rapport de force permettant de « faire bouger la situation à l’avantage des salariés ».
Didier Le Reste, lui, prétend que les assemblées générales, en votant la grève, ne s’opposaient pas vraiment à la réforme elle-même, ni même au prolongement de la période de cotisation : « Je rappelle, dit-il dans le même texte, que les huit fédérations syndicales de la SNCF n’ont jamais demandé le retrait pur et simple de la réforme, mais rappelé leur opposition à "cette" réforme. Et dans les assemblées générales, là non plus, personne n’a demandé le retrait pur et simple de la réforme. Même la question des 37 ans et demi de cotisations ne s’est pas trop posée, sauf à certains endroits et de façon incantatoire. » Et il rajoute : « Je pense que la façon dont nous avons travaillé a été payante. »
A en croire Thibault et Le Reste, la grève du 18 octobre et la grève illimitée qui a commencé le 13-14 novembre n’avaient pas pour objet la défense des conditions de retraite des travailleurs en question, mais seulement les modalités de la négociation sur l’« évolution » des retraites au détriment de ces mêmes travailleurs !
Le besoin de présenter des reculs comme des avancées témoigne de la faillite du réformisme, à notre époque. Le capitalisme est devenu incompatible avec les conquêtes sociales du passé. Se cantonner à des actions tenant compte des « réalités » du capitalisme en déclin, c’est se résigner à la perte de ces conquêtes. L’aveuglement réformiste des dirigeants syndicaux, tout comme celui de leurs homologues « politiques » à la tête du PS, n’apportera plus que de nouvelles déceptions, des défaites et des trahisons. Imprégnés de « pragmatisme », ployant sous la pression idéologique et morale des capitalistes et de l’Etat, qu’ils considèrent non comme l’ennemi de classe mais comme des « partenaires sociaux », les dirigeants réformistes se laissent convaincre de la nécessité des « réformes » concoctées par le MEDEF et l’UMP. Ils entreprennent d’accompagner, de « négocier » cette régression sociale, dans l’espoir d’atténuer leur impact en attendant une « conjoncture » plus favorable.
Mais la conjoncture ne s’améliorera pas. Le déclin du capitalisme français est irréversible. Contrairement à ce qu’on peut lire dans L’Humanité, son recul sur le marché mondial ne s’explique pas par la chute du dollar, puisqu’il régresse aussi dans la zone euro, et même sur le marché national. La production stagne. Le sous-investissement industriel chronique est tel que le déficit commercial se creuse d’une année sur l’autre, atteignant des niveaux sans précédent. Le déficit de l’Etat est également abyssal. Lorsque la Chine et les Etats-Unis entreront en récession – une perspective inévitable dans les années à venir – le déclin du capitalisme français s’accélérera, sous l’impact de la contraction du marché mondial. Sarkozy et le MEDEF ne peuvent défendre les profits, le pouvoir et les privilèges de leur classe qu’au détriment des travailleurs et de leur famille. Le chômage ne baisse pas (quoiqu’en disent les statistiques officielles, notoirement truquées) et ne peut qu’augmenter dans la période à venir. Le pouvoir d’achat est en net recul. La hausse des prix et des loyers plonge les chômeurs et les salariés les plus mal payés dans la misère.
Dans nos perspectives, nous avons expliqué que le capitalisme ne peut désormais se maintenir qu’en imposant la régression sociale permanente. C’est désormais une réalité palpable. Et cela explique l’instabilité sociale grandissante qui caractérise la situation actuelle, en France. Les grèves, les mobilisations des étudiants, les révoltes dans les banlieues, les manifestations – y compris de la part de juges, d’avocats, de médecins et d’autres catégories traditionnellement acquises à l’ordre établi – ne sont qu’un avant goût de ce que l’avenir nous réserve.
Face au déclin du capitalisme et à l’avarice patronale, les dirigeants réformistes des syndicats et des partis de gauche ne peuvent que gesticuler impuissamment. Incapables, en « réalistes » confirmés, d’envisager un autre système que le capitalisme, ils sont obligés de tenir compte de ses lois. Au mieux, ils protestent, s’indignent, dénoncent les « injustices » du capitalisme. Au pire, ils deviennent les complices de son œuvre destructrice.
Les vrais « réalistes » sont les travailleurs et les jeunes qui comprennent la nécessité de rompre avec le capitalisme. Contrairement à ce que pensent – ou feignent de penser – les dirigeants des confédérations syndicales, il n’y pas de solution aux problèmes fondamentaux de notre époque sur la base du capitalisme. Dans le contexte du déclin inexorable du système, une entente « négociée » entre les classes est impossible. Les acquis sociaux sont constamment minés, rongés, détruits. Les attaques momentanément repoussées, au prix de luttes et de sacrifices énormes, se renouvellent à la première occasion. Tel est le cas des régimes spéciaux, dont la destruction a été repoussée par la grève de 1995. Tel est le cas des 35 heures, de la sécurité sociale, du Code du Travail, des services publics et de l’Education nationale.
Dans ce contexte, la lutte contre la régression sociale doit aller de pair avec la lutte pour transformer les organisations syndicales, pour les armer d’un programme d’action militante et revendicative qui ne se limite pas à des compromis successifs avec les capitalistes et l’Etat. Le caractère « non politique » du syndicalisme est un mythe, un leurre. Au fond, le même problème se pose à la CGT et au PCF. Il faut conjuguer la lutte contre le patronat et le gouvernement avec une explication constante, patiente, pédagogique, appuyée par des faits et des arguments concrets, de la nécessité de mettre fin à la dictature économique des capitalistes. Il faut ouvrir les yeux des travailleurs et de la jeunesse sur la perspective d’une société nouvelle, d’une société socialiste.
Bien évidemment, nous ne parlons pas ici du « socialisme » bourgeois des Hollande, Royal et Strauss-Kahn, qui trouve son équivalent syndical chez Mailly et Chérèque. Nous ne parlons pas, non plus, du réformisme « anti-libéral » en vogue dans les milieux dirigeants du PCF, avec son usine à gaz de « bonus » et « crédits moins chers » pour le patronat, avec son économie capitaliste « équitable » et autres notions farfelues. S’il reste sur cette voie, le PCF ira de recul en recul. Nous parlons d’un socialisme – ou d’un communisme, c’est la même chose – qui s’attaque aux fondements du pouvoir des capitalistes, dont la domination est devenue incompatible avec les besoins fondamentaux de la société.
L’émancipation sociale, économique et politique des travailleurs passe par l’expropriation des capitalistes, c’est-à-dire par la nationalisation des banques, des assurances, de l’industrie et de la grande distribution. Celles-ci doivent être soumises – à la différence des nationalisations passées – au contrôle et à la gestion démocratique des salariés. Le gigantesque potentiel productif de la France, qui alimente les fortunes immenses des capitalistes, devrait appartenir à la collectivité. La richesse nationale est générée par le travail collectif du salariat. Il devrait en avoir la maîtrise. L’économie nationale, placée sous le contrôle collectif et démocratique des travailleurs eux-mêmes, pourra enfin répondre aux besoins de tous. Alors que le capitalisme tire la société vers le bas, le socialisme permettra d’éliminer l’exploitation et les inégalités sociales. Il remplacera l’économie de marché, aveugle, chaotique et destructrice, par une planification démocratique de l’économie par les travailleurs eux-mêmes. Il permettra d’améliorer radicalement les conditions de vie de la masse de la population qui, aujourd’hui, sombre dans la précarité, le chômage et la pauvreté.
A la place de la République actuelle, corrompue, bureaucratique, indissociablement liée aux intérêts capitalistes, nous avons besoin d’une République socialiste, fondée sur la défense des intérêts et aspirations des travailleurs. Voilà ce que devrait être le programme, l’ambition du mouvement syndical et communiste en France, sachant que sa réalisation se présentera aux peuples de l’Europe et du monde entier comme un exemple, une inspiration, une démonstration concrète de « l’autre monde » auquel ils aspirent, et ne serait que le prélude à la transformation socialiste de la société bien au-delà de nos frontières nationales.