Les travailleurs d’ONET, sous-traitant d’Airbus, ont commencé une grève, le jeudi 8 octobre, pour l’égalité des salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail. La majorité des salariés (135 sur 160) ont rejoint le mouvement. Après plus d’une semaine de grève, ils ont obtenu un même taux horaire pour tous (11,60 euros). Cette augmentation ne sera pas directe, mais répartie sur trois ans. Ils auraient souhaité obtenir davantage, mais c’est déjà une victoire.

Alors que leur lutte était en cours, Révolution est allé à leur rencontre sur leur piquet de grève de Colomiers, devant l’entrée du site d’Airbus. Cassandra, agent très qualifié de service chez ONET-Airbus, et syndicaliste SUD Solidaire, répond à nos questions.


En quoi consiste le travail des salariés d’ONET chez Airbus ?

Les salariés s’occupent du nettoyage des avions avant leur livraison aux clients, mais nous faisons aussi du nettoyage sur les pistes et sur les chaînes d’assemblage. Il y a d’ailleurs un problème avec notre convention collective, qui n’a pas dans son périmètre le nettoyage industriel, ce qui nous désavantage.

 

Quel a été l’impact de la crise du Covid sur votre travail ?

Nous faisons des journées de plus de huit heures avec une heure de pause. Par ailleurs, on nous impose constamment des changements d’horaires. On doit aussi s’occuper de la désinfection des avions, alors que la majorité des salariés sont au chômage partiel. On a davantage de travail avec moins de personnel : c’est clairement une surcharge pour les salariés. Il y a de plus en plus d’accidents du travail, ça devient lourd physiquement et moralement.

 

Quelles sont vos revendications ?

Nous revendiquons, entre autres, l’égalité des salaires et la prime Covid. Il y a trois ans, ONET a racheté une autre boîte de nettoyage. Les salariés de la boîte rachetée recevaient un meilleur salaire pour le même travail, et c’est quelque chose qui est resté. Même entre les anciens employés d’ONET il y a des différences : certains ont des RTT, d’autres non.

 

Votre syndicat a annoncé que la direction remplaçait les grévistes. C’est-à-dire ?

Oui, la direction a voulu nous remplacer par des travailleurs d’Agen, de Montpellier, de partout où elle pouvait en trouver. On leur a menti en leur disant qu’ils allaient remplacer des personnes malades, alors qu’ils allaient remplacer des grévistes. Le problème, c’est que ces personnes ne sont pas formées pour travailler sur les avions ; elles n’ont pas du tout les compétences requises. Cela pose de gros problèmes de sécurité. C’est un véritable danger pour les salariés, mais aussi pour celles et ceux qui voyageront à bord de ces avions.

 

La crise du Covid touche durement les salariés partout en France. Pensez-vous que cette lutte doit s’étendre, que ce soit chez Airbus ou dans d’autres professions ?

Il faudrait avant tout qu’elle s’étende dans le secteur de l’aéronautique. Toutes les boîtes devraient être solidaires et lutter ensemble. Aujourd’hui, elles se mobilisent séparément. On serait plus fort si on luttait tous ensemble. Il y aurait un impact plus important sur l’aéronautique et Airbus.

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