Le 10 mars, les soignants du centre hospitalier de Caussade (Tarn-et-Garonne) sont entrés en lutte contre leur direction. Ils protestent contre leurs conditions de travail et pour l’embauche de personnel.
L’hôpital de Caussade date des années 1950 et aurait dû être réhabilité il y longtemps déjà, mais il est bâti sur une zone inondable, ce qui empêche tout agrandissement au niveau du sol – ne laissant, au choix, que des aménagements possibles en hauteur ou sur pilotis. Au lieu d’entreprendre les travaux nécessaires – qui auraient permis de désamianter une partie de l’hôpital, d’en finir avec les chambres doubles (qui n’offrent aucune intimité aux patients) et de remettre à neuf toutes les installations – les nouveaux élus locaux ont fait le choix le plus économique, celui de l’externalisation des services, au détriment de tous les salariés. De fait, depuis 2009, les services de soin sont fractionnés autour de Caussade : la direction gère désormais deux structures en centre-ville, à quoi s’ajoutent deux EHPAD à 16 et 18 kilomètres de la ville. Une configuration qui pénalise les salariés depuis le début, car elle mène à la diminution du nombre de soignants, alors que le nombre de patients, lui, ne diminue pas.
Le fractionnement des services impose des coûts de fonctionnement colossaux, qui créent un déficit important, compensé par des manques d’investissement, des coupes budgétaires et des attaques contre tout le personnel. Le centre hospitalier de Caussade compte environ 170 salariés, dont 35 à 40 % de contractuels, certains présents depuis 4 ou 5 ans sans avoir été pérennisés, et qui restent donc dans une situation précaire. A terme, le projet est même d’externaliser le personnel technique, ce qui est absurde puisque ça l’empêcherait d’intervenir dans les temps, par exemple pour des réparations. Naturellement, il s’agit d’un personnel en sous-effectif, qui ne peut donc pas travailler correctement.
Dans ce contexte, la direction de l’hôpital fait la sourde oreille et ne communique pas avec les instances de représentation du personnel. Fabienne Cherruault, secrétaire générale de la CGT de l’établissement, a expliqué à notre journal qu’un climat anxiogène s’était développé dans l’hôpital, où plusieurs salariés venaient travailler « la boule au ventre ». Certains salariés souffrent de troubles conséquents du fait de la pression qu’ils subissent. Les soignants n’en peuvent plus du silence de leur directrice démissionnaire, alors qu’en face, cette dernière cumule les postes et les promotions. Ils exigent son départ et le retour à une gestion participative, où les institutions de représentation du personnel sont actives. Ils exigent également des travaux sur le site de l’hôpital, le développement de projets médicaux – par exemple des lits pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer – ainsi que de nouveaux locaux et un investissement en matériel. Enfin, ils revendiquent l’embauche de personnel soignant, la titularisation des contractuels précaires, et la valorisation des salaires des agents des services hospitaliers (ASH), qui n’avaient pas bénéficié du Ségur de la santé, déjà très maigre.
Les soignants de Caussade se battent pour leurs conditions de travail, mais aussi pour les conditions de vie de tous leurs patients, qui ont besoin de meilleurs locaux et de davantage de personnel. Soutenons leur combat ! Une pétition a été mise en ligne par l’Union départementale CGT du Tarn-et-Garonne.