Les bibliothécaires de l’Université de Paris 8 Saint-Denis sont en grève depuis un mois pour protester contre le non-renouvellement de 3 contractuels. Comme nous le raconte Julien, bibliothécaire depuis 17 ans : « 3 de nos collègues contractuels qui sont en poste depuis 5 ans pour le plus récent et 8 ans pour le plus ancien ont appris que leur emploi était menacé en lisant des documents administratifs ». En effet, « sans les en avoir prévenus, la direction a décidé qu’elle pouvait embaucher d’autres agents sur leur poste. »
Pour leurs collègues, cette décision est incompréhensible : ces contractuels « sont intégrés dans l’équipe et ont fait la preuve de leurs compétences. Ils sont qualifiés pour leur poste et on ne comprend pas pourquoi ils peuvent être remerciés comme ça brutalement. » Face à cette attaque, les agents de la bibliothèque se sont organisés pour demander des explications, mais leur direction n’a rien voulu entendre.
Une Assemblée Générale a donc été organisée et a décidé d’entamer une grève pour réclamer la titularisation et la pérennisation de leurs collègues contractuels. Le mouvement s’est aussi donné d’autres revendications, comme l’obligation d’informer les contractuels six mois avant chaque renouvellement ou non-renouvellement de contrat ou encore l’obligation de consulter les agents du service concerné avant un recrutement en interne. Une pétition en ligne a aussi été créée pour récolter un maximum de soutien autour de cette grève.
La mobilisation s’est aussi étendue à d’autres universités. En effet, la précarité est un phénomène de plus en plus répandu dans les universités. La lutte de Paris 8 a donc eu un écho bien au-delà de ses murs. Une AG inter-bibliothèques a été organisée le jeudi 9 décembre et a réuni les personnels du campus Condorcet, de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, de l’Université de Paris et de Paris 8.
A l’approche des vacances universitaires, une nouvelle AG a été organisée à Paris 8 mercredi 15 décembre. Elle a décidé que la grève reprendrait lors de la réouverture de l’université, le lundi 3 janvier.
Cette mobilisation est un exemple à suivre. Partout dans l’enseignement supérieur, les politiques d’austérité génèrent une précarité grandissante, au détriment des personnels et des étudiants. Seule une mobilisation déterminée et massive permettra de faire reculer ces politiques. Seule la lutte permet d’obtenir des victoires !