Les capitalistes n’ont jamais cessé leurs attaques contre les droits et les libertés des travailleurs. Pour conquérir, conserver ou étendre leur pouvoir, ils utilisent toutes les méthodes que leur permet le rapport de force de l’époque et du lieu. Ils imposent une législation au service de leurs intérêts, tout en violant les lois qui protègent les salariés. Quand besoin est, ils pratiquent l’intimidation et la répression directe.
Ce n’est pas un hasard si les attaques des capitalistes ont inlassablement pour cible privilégiée les organisations des travailleurs. C’est dans l’entreprise que les propriétaires tirent leurs profits. Et c’est là que les salariés trouvent leur premier rempart de résistance : le syndicat. Depuis l’arrivée de Sarkozy, pratiquement tous les salariés, de toutes les professions, de tous les secteurs d’activité, sont agressés. Depuis son élection, l’offensive est partout. Sous prétexte de législation sécuritaire, il a introduit tout un attirail de réglementations et de lois pour restreindre les droits démocratiques. Dans le domaine des libertés syndicales, les attaques sont plus nombreuses que jamais.
Dans le Manifeste de la Tendance Marxiste Internationale, on lit : « Dans les conditions d’une intensification de la lutte des classes, les capitalistes commenceront à se tourner vers des solutions plus ouvertement répressives. Ils se plaindront du trop grand nombre de grèves et de manifestations – et demanderont la restauration de “l’ordre”. Dans la période actuelle, les travailleurs ont plus que jamais besoin de leurs organisations de masse, à commencer par les syndicats. Il sera impossible de défendre les salaires et les conditions de vie sans de puissants syndicats. C’est pour cela que les capitalistes et leurs gouvernements cherchent constamment, à travers des législations anti-syndicales, à affaiblir les syndicats et à limiter leurs marges d’action ».
Après la démolition du Code du Travail et les limitations du droit de grève, la répression franchit régulièrement de nouveaux caps. Contre les grévistes : des postiers du 92 des syndicats Sud, CFTC et CGT ont été assignés devant le Tribunal de Paris, au motif qu’ils ont voulu rentrer dans les centres, tenu des AG et multiplié les préavis de grève. A la SNCF, dans l’Education Nationale, mais aussi dans le privé, comme récemment chez Procter et Gamble, Carrefour – grande spécialiste de l’intimidation – ou Fabio Lucci, contre les grévistes et syndicalistes de Bobigny, les poursuites sont devenues monnaie courante. Des poursuites se multiplient contre des militants associatifs, politiques, contre les élus ou de simples citoyens qui osent manifester leur solidarité, même quand il s’agit de s’opposer aux arrestations dans les écoles. Les Inspecteurs du Travail qui osent contrarier les intérêts patronaux sont également visés. La criminalisation du mouvement social se poursuit. La Justice, plus rapide pour poursuivre les militants que pour inculper les patrons, révèle le vrai visage de la prétendue « neutralité » de l’Etat.
Il y a aussi les matraquages, les arrestations arbitraires, les gardes à vue traumatisantes, les humiliations et les violences dans les locaux de la police, les faux témoignages permettant l’inculpation des lycéens et des ouvriers les plus investis dans les luttes, les agressions physiques exercées par les patrons, comme par exemple chez Alfa services, au Bourget.
Beaucoup de travailleurs s’imaginent que la démocratie est ancrée définitivement dans nos sociétés. Mais nous voyons bien qu’une fois en danger, le pouvoir la piétine avec la plus grande facilité, pour conserver ses privilèges. Nous ne devons pas nous laisser faire ! Avant tout, nous devons défendre le droit de faire grève et de manifester, lutter contre toute restriction de l’activité syndicale, renforcer nos syndicats et protéger les militants. L’union fait la force, et l’organisation des travailleurs constitue un danger pour le patronat.