Pendant cinq ans, Sarkozy et sa clique ont travaillé au service exclusif des grands capitalistes. Ils ont défendu leurs profits, multiplié les cadeaux fiscaux aux plus riches, renfloué les banques privées avec de l’argent public. Dans le même temps, les conditions de vie et de travail de l’écrasante majorité de la population n’ont cessé de se dégrader. Depuis 2007, pas moins de 350 000 emplois industriels ont disparu. Le pays compte un million de chômeurs en plus. Chaque jour, en moyenne, un millier de personnes tombent dans la pauvreté. Dans tous les domaines – santé, éducation, logement, pouvoir d’achat, droits sociaux, etc. –, la société a reculé. En stigmatisant les « étrangers », l’UMP a favorisé la montée du Front National.
Il faut chasser Sarkozy. Mais nous savons qu’il n’est que le représentant le plus éminent d’un système – le capitalisme – dont nous ne pouvons rien attendre de mieux qu’une régression sociale permanente. La crise économique et ses conséquences sociales désastreuses sont loin d’être terminées. Si François Hollande est élu, il sera immédiatement soumis à la pression implacable des « marchés », qui exigeront une politique de rigueur drastique. Or le programme du Parti Socialiste ne comporte aucune mesure susceptible de résister à ces pressions. Aussi n’avons-nous aucune raison de penser que la politique de François Hollande serait différente de celle menée par les gouvernements « socialistes » de Papandreou et Zapatero.
Il nous faut donc préparer de puissantes mobilisations contre l’austérité. Et nous devrons commencer par tirer la principale leçon des grandes luttes de ces dernières années : dans le contexte actuel, des manifestations et des grèves générales de 24 heures, même massives, ne suffisent pas. Notre lutte contre la casse des retraites, fin 2010, et les mobilisations des travailleurs grecs et espagnols (entre autres) l’ont clairement montré. Il n’y aura donc pas d’autre voie que la préparation d’un vaste mouvement de grève interprofessionnelle et reconductible. Nous devrons également passer de la défense de nos conditions de vie à l’offensive contre la classe dirigeante.La CGT et le Front de Gauche, en particulier, ont la responsabilité d’expliquer systématiquement aux jeunes et aux travailleurs que pour en finir avec lesconséquences de la crise, il faut s’attaquer à ses véritables causes : la grande propriété capitaliste et le chaos du « libre marché ». Seule la nationalisation des grands leviers de l’économie, sous le contrôle démocratique des travailleurs, permettra d’en finir définitivement avec la misère et les inégalités sociales qu’engendre le système capitaliste.