Nous sommes à 2 jours du premier tour de l’élection présidentielle. La Riposte (Révolution) appelle à voter massivement pour le Front de Gauche et son candidat, Jean-Luc Mélenchon.
L’enthousiasme suscité par la campagne de Mélenchon est indiscutable. Même nos adversaires sont obligés de le reconnaître. Cela ne tient pas seulement – ni même principalement – aux talents d’orateur et de débatteur du candidat du Front de Gauche. Bien sûr, de telles qualités sont importantes. Mais l’essentiel est ailleurs : à chacune de ses interventions publiques, Mélenchon se fait le porte-voix de l’immense colère qui gronde dans les profondeurs du pays. Il dénonce les injustices du système capitaliste, désigne l’adversaire de classe et appelle à la résistance. Il dévoile les projets réactionnaires de la droite. Il secoue les résignations en rappelant que les travailleurs font tout, dans ce pays, et doivent donc « prendre le pouvoir », c’est-à-dire l’arracher des mains de la poignée de milliardaires qui sème la misère et le chaos. Ce discours combatif rencontre un écho chez des millions de jeunes et de travailleurs confrontés aux très graves conséquences sociales de la crise économique.
Le programme du Front de Gauche va à l’encontre de tout ce que la droite a fait ces dix dernières années. Il avance un ensemble de mesures dont la mise en œuvre se traduirait par une très nette amélioration du niveau de vie de la masse de la population. En même temps, nous savons que l’élection d’un gouvernement du Front de Gauche ne règlerait pas tout. Les mesures qu’il propose toucheraient directement aux intérêts des capitalistes. Elles se traduiraient par une baisse de la rentabilité de leurs investissements. Or il est évident qu’ils ne resteraient pas passifs. Ils contre-attaqueraient. Ils utiliseraient leur pouvoir économique pour tenter de contraindre le gouvernement à renoncer à son programme. Ils menaceraient de fermer des entreprises, de délocaliser, de supprimer des centaines de milliers d’emplois. Ils lanceraient une grève d’investissements. En bref, ils saboteraient l’économie dont ils sont les maîtres. Un gouvernement du Front de Gauche n’aurait alors que deux options. La première consisterait à faire marche arrière et renoncer aux réformes, comme l’a fait François Mitterrand à partir de 1983, sous la pression des marchés. La deuxième serait de passer à l’offensive en expropriant les capitalistes et en plaçant les grands leviers de l’économie sous le contrôle des salariés. Autrement dit, il faudrait empêcher les saboteurs de saboter en les privant de leur contrôle de l’économie.
Il faut anticiper cette situation. Le programme du Front de Gauche prévoit de nationaliser les grandes entreprises du secteur de l’énergie (Total, EDF et GDF-Suez) et quelques banques (sans dire combien, ni lesquelles). C’est un premier pas, mais il faut aller plus loin. Il n’y a aucune raison de laisser les entreprises du CAC 40 dans le secteur privé. Toutes devraient être nationalisées, sous le contrôle démocratique des salariés, sans indemnisation pour les grands actionnaires. Le Front de Gauche dit aux travailleurs : « Prenez le pouvoir ! ». Mais tant que les capitalistes conserveront le contrôle de l’économie, ils garderont le pouvoir – quelle que soit la couleur du gouvernement en place.
Nous faisons ces remarques dans un esprit fraternel et constructif, confiants dans le fait que le débat démocratique et l’expérience nous permettront de convaincre un nombre croissant de camarades. En attendant, La Riposte (Révolution) fera tout ce qu’elle peut pour soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Elle a participé pleinement à la campagne pour qu’il recueille un maximum de suffrages, le 22 avril. Plus son résultat sera élevé, plus cela renforcera le moral et la combativité de tous ceux qui se battent contre le capitalisme et ses injustices. C’est l’un des enjeux majeurs de cette campagne.