Le 3 mai dernier, les militants communistes de Belfort ont organisé une journée de formation interne. Sous mon impulsion, le Comité Départemental avait décidé que les débats seraient introduits par deux camarades de La Riposte, Greg Oxley et Jérôme Métellus, tous deux membres du PCF à Paris. Le point de vue marxiste de ces camarades diffère de ce qu’on peut lire dans les publications du parti.
Le week-end a débuté, le vendredi soir, par une flânerie dans la vieille ville de Belfort. Cette visite guidée et improvisée a permis à Greg et Jérôme de se familiariser avec l’histoire de notre ville et de notre petit département (le plus petit de France). Pendant le repas du soir, la discussion a naturellement roulé sur la vie de notre Parti et la situation politique à Belfort, entre autres.
Le samedi matin, une quinzaine de camarades ont assisté à la première séance de formation, qui portait sur « le capitalisme dans le monde ». Dans son exposé introductif de quarante minutes, Jérôme a évoqué la crise économique aux Etats-Unis et ses répercussions à l’échelle mondiale. Puis il a souligné les limites de l’impérialisme américain, qui est dans une impasse complète en Irak et en Afghanistan. Il a également décrit le processus révolutionnaire en cours sur le continent latino-américain, avant de conclure : « l’Amérique latine est le miroir dans lequel l’Europe peut voir son propre avenir ».
L’exposé de Jérôme a été très bien accueilli par les camarades présents. René, le doyen de notre fédération, a dit qu’il était animé d’une « flamme révolutionnaire », et que la direction du parti devrait, elle aussi, tenir de tels discours. La plupart des intervenants était d’accord avec les positions de La Riposte. Cependant, la question de l’ONU et de son rôle a fait débat, un camarade jugeant qu’on pouvait « réformer » l’ONU. Dans sa conclusion, Jérôme est revenu sur cette question et a répondu que si l’ONU était réformée de façon à ne plus servir les grandes puissances impérialistes, celles-ci cesseraient simplement d’y siéger et de la financer.
Au final, ce samedi matin a permis de lever les doutes que les communistes belfortains avaient au sujet de La Riposte.
Le samedi après-midi, Greg a lancé le débat sur « le communisme en France et dans le monde ». Son analyse sans concession des causes de l’affaiblissement du PCF a crispé certains camarades. Greg a fustigé les dirigeants du parti qui en appellent à sa liquidation. Il a également démontré que le programme économique du PCF – cette usine à gaz de réformes fiscales – n’avait rien à voir avec le communisme. Après son exposé, les premières interventions allaient toutes dans le même sens : « nous avons donné notre vie au Parti ; nous refusons d’entendre toutes ces critiques, même si elles sont fondées ». Réaction bien naturelle. Par contre, les interventions de camarades plus jeunes ont marqué leur accord avec l’analyse de Greg. Par exemple, Murielle a expliqué qu’elle avait été choquée par les alliances du PCF avec le Modem, aux municipales. Dans sa conclusion, Greg a dit qu’il fallait regarder la réalité en face, car une analyse sérieuse et lucide des causes du déclin du PCF est la première condition d’un renforcement du parti, à l’avenir.
En fin de journée, le débat s’est poursuivi de façon informelle dans un café-restaurant des quartiers populaires de Belfort. Quant à moi, comme secrétaire fédéral, j’étais satisfait d’avoir contribué à raviver la flamme du communisme dans le cœur de mes camarades, dont certains commençaient à perdre pied.