Le 9 février dernier, la section PCF Paris 10e s’est réunie autour de Bruno Odent, journaliste à L’Humanité, pour discuter de la crise économique européenne. Tous les camarades ont trouvé l’exposé de Bruno et la discussion qui s’en est suivie très intéressants et motivants.
Pendant une trentaine de minutes, Bruno nous a dressé un tableau saisissant de la crise économique en Europe. Il a rappelé qu’à l’origine, l’euro avait été créé pour protéger les investissements européens des fluctuations monétaires, attirer des capitaux étrangers et contrer la pression du dollar américain. L’introduction de la monnaie unique était assortie d’un « discipline de fer », au plan budgétaire, pour éviter le risque de l’inflation. A l’époque, aucun mécanisme de coopération ou d’entraide entre les Etats membres n’avait été mis en place. Cependant, avec la crise bancaire de 2007-2008, les Etats ont mobilisé des sommes colossales pour renflouer la caisse des banques. Au passage, ils se sont encore plus massivement endettés. Plus aucun Etat européen ne respecte les fameux « critères de Maastricht », qui prévoient de limiter les déficits annuels à un maximum de 3 % du PIB – et la dette publique, c’est-à-dire le cumul des déficits annuels, à 60% du PIB. Et ce sont les mêmes banquiers qui, après avoir ruiné les finances publiques, font pression pour que les Etats adoptent des mesures d’austérité pour résorber les déficits !
Suite à l’effondrement des finances publiques en Grèce et en Irlande, le Conseil Européen a mis en place un « Fonds de stabilisation financière ». Ce fonds porte sur un montant de quelque 440 milliards d’euros. Les Etats en difficulté qui seront autorisés à puiser dans ce fonds devront rembourser les sommes empruntées – et « mettre de l’ordre » dans leurs finances publiques. Ainsi, les pays prêteurs gagneraient de l’argent sur le dos des pays emprunteurs, tout en imposant des politiques d’austérité draconiennes sur les peuples des pays concernés. En conséquence, les anciens traités européens, qui interdisaient ce type de procédures, devront être modifiés.
Merkel et Sarkozy veulent imposer un « pacte de compétitivité européenne », qui prévoit le blocage des salaires, la suppression de l’indexation des salaires sur les prix (dans les pays où elle existe encore) et l’augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans, au minimum. Il est question aussi, de modifier les constitutions des pays européens pour contraindre les gouvernements au respect des équilibres budgétaires. Pour reprendre la formule de Bruno Odent, ils veulent inscrire l’austérité dans la Constitution !