Au deuxième tour des élections cantonales, La Riposte appelle ses lecteurs et sympathisants à voter massivement pour les candidats du Front de Gauche qui y sont présents. Lorsque le Front de Gauche n’est pas présent, nous appelons à voter pour le candidat de gauche le mieux placé. Au premier tour, l’UMP a subi une nouvelle débâcle. Au deuxième tour, il faut l’amplifier.
Les résultats du premier tour ont confirmé la poussée du Front National dans l’opinion. C’est un avertissement sérieux pour la gauche et le mouvement ouvrier. Que faire, face au danger de l’extrême droite ? Des dirigeants de gauche appellent à voter pour l’UMP dans les cantons où ce parti fait face au Front National. Nous pensons que c’est une erreur. On ne combat pas l’extrême droite en soutenant l’UMP – dont les ministres ont mis en œuvre une bonne partie du programme du Front National, ces dernières années. Les appels à voter pour l’UMP tracent une ligne de démarcation complètement fictive entre l’extrême droite et la droite prétendument « républicaine ». L’UMP applique une politique de rigueur draconienne et multiplie les déclarations destinées à alimenter le racisme. Comment peut-on à la fois accuser l’UMP de faire le jeu du Front National et appeler à voter UMP pour « faire barrage » à l’extrême droite ? Cela ne peut que semer la confusion. Au passage, cela conforte la démagogie du Front National, qui se présente comme un parti « anti-système », « ni de droite ni de gauche », etc.
Le Front National prospère sur la crise économique, l’augmentation du chômage de masse et le désespoir de tous ceux qui ont vu les gouvernements de droite et de gauche se succéder, depuis des décennies, sans que rien ne change – sinon en pire. Voilà le fond du problème. C’est l’impuissance et les renoncements des différents gouvernements de gauche, depuis 1981, qui ont fait le lit du Front National. Pour combattre efficacement l’extrême droite, il faut commencer par présenter une alternative sérieuse et crédible au capitalisme en crise. Il faut ouvrir la perspective d’une transformation révolutionnaire de la société.
Comme le disait Lénine au sujet de la question nationale, le racisme est, en dernière analyse, « une question de pain ». Lorsque « le pain » vient à manquer, que le chômage et la pauvreté se développent, tous ceux que le capitalisme abandonne à la misère et aux humiliations peuvent être tentés par l’idée que « les étrangers » mangent leur part. Il ne suffit pas de leur répondre que c’est faux et démagogique. Il faut aussi mobiliser les travailleurs autour d’un programme qui permette d’en finir avec la régression sociale – un programme qui, en s’attaquant au capitalisme que défendent l’UMP et le FN, règle la question du « pain ». Ce programme, c’est celui du communisme. La PCF a donc une grande responsabilité. En ouvrant la perspective d’une société débarrassée de toute injustice et de toute exploitation, le PCF peut et doit jouer un rôle décisif dans la lutte contre l’extrême droite.