Le Mouvement des Jeunes Communistes de Haute-Garonne vient de publier la déclaration suivante : « Les Jeunes Communistes de la Haute-Garonne protestent fermement contre la tentative d’exclure quatre camarades du MJCF de Lyon : Virgile B, Sébastien A, Jules L et Victor B. Ces camarades militent activement dans le MJCF de Lyon, de longue date. Fin juin, les dirigeants locaux du MJCF ont convoqué une réunion à laquelle ils n’ont pas invité Virgile et Victor, qu’ils avaient préalablement retiré de la mailing-list de communication interne. Lors de cette réunion, la direction fédérale a fait "voter" l’exclusion de Virgile et Victor – en leur absence ! Pour seul motif, les dirigeants fédéraux du MJCF invoquent le fait que ces deux camarades ont participé aux activités du stand de La Riposte, lors de la fête fédérale du PCF, en juin.
« En réaction, deux autres militants du MJCF de Lyon – Jules L et Sébastien A – ont protesté contre ces tentatives d’exclusion, et ont déclaré leur solidarité politique avec les idées de La Riposte. En conséquence, ils ont à leur tour été immédiatement retirés de la liste de communication interne du MJCF local – et proclamés "exclus" du mouvement. Ainsi, la direction fédérale prétend instaurer cette règle stupéfiante : tout militant du MJCF qui défend les idées marxistes de La Riposte sera automatiquement exclu du mouvement !
« Ces tentatives d’exclusion ne reposent sur aucune règle statutaire. Il s’agit purement et simplement d’une tentative délibérée d’intimider des camarades marxistes qui ne sont pas dans la "ligne". Cela va à l’encontre des principes démocratiques les plus élémentaires. C’est pourquoi le MJCF 31 ne reconnaît en aucun cas l’exclusion des camarades de Lyon, et les soutiendra dans la suite de leur militantisme au sein de la JC. Nous exigeons que nos quatre camarades soient de nouveau associés aux réunions et à l’activité militante du MJCF de Lyon. Nous demandons également à la direction nationale du MJCF d’intervenir contre cette atteinte à la démocratie interne au sein du MJCF de Lyon. »
Pour sa part, La Riposte invite tous les membres du MJCF et du PCF à s’élever fermement contre cette tentative d’exclure quatre Jeunes Communistes lyonnais. Les camarades concernés ne reconnaissent pas, à juste titre, la validité de ces exclusions, qui ne reposent sur aucune base statutaire. On ne peut pas exclure des camarades simplement parce que leurs idées coïncident avec celles de La Riposte, ou parce qu’ils participent aux activités de notre association.
Il est vrai que les quatre camarades concernés ne sont pas sur la même « ligne » que les dirigeants locaux. Laurent Brun, l’un des principaux acteurs de ces tentatives d’exclusions, est un partisan des idées d’André Gerin, que nous avons récemment critiquées (Voir : Nos divergences). Mais quelle que soit l’appréciation des uns et des autres sur les idées de Gerin ou de La Riposte, ce n’est pas par des exclusions qu’il faut résoudre des divergences politiques. Le fait de recourir à de telles méthodes bureaucratiques témoigne avant tout d’un manque de confiance dans ses propres idées. Manifestement, les dirigeants locaux du MJCF ne se sentent pas capables de répondre aux idées, aux interrogations et aux critiques des camarades proches de La Riposte.
Des divergences d’opinion sont absolument inévitables dans un mouvement comme le MJCF. Une organisation démocratique doit savoir accorder la parole à tous ses adhérents. A chacun de convaincre ses camarades par la force de ses arguments. Ce n’est que de cette façon qu’il sera possible de construire un MJCF fortement implanté dans la jeunesse. Le MJCF doit être un mouvement démocratique, ouvert à tous ceux qui veulent lutter contre le capitalisme et ses conséquences désastreuses. Ce ne doit pas être une bande de copains réunis autour de quelques chefs et hostiles à tout ce qui pourrait déranger leur tranquillité. Le MJCF de Lyon n’a déjà pas beaucoup de militants. Ils sont tout au plus une trentaine. Vouloir exclure des camarades jugés « indésirables » parce qu’ils soutiennent les idées marxistes de La Riposte, c’est affaiblir le MJCF plutôt que de le renforcer. De telles méthodes vont directement à l’encontre des principes démocratiques du mouvement et ne peuvent que nuire à l’union indispensable de tous les jeunes communistes dans leur combat contre le capitalisme.
Virgile, Jules, Victor et Sébastien sont des membres actifs du PCF. Jamais, dans le parti, ils n’ont été confrontés à de telles tentatives de marginalisation. Depuis quatre ans, La Riposte tient un stand sur la fête locale du PCF. Nous entretenons des rapports tout à fait fraternels avec les responsables fédéraux du parti, qui reconnaissent aux marxistes le droit d’exprimer et de défendre leurs idées dans le parti. N’est-il pas scandaleux que, dans l’organisation des jeunes communistes, ce droit élémentaire soit bafoué ? Il est impossible de construire une organisation de jeunes révolutionnaires sans une large liberté de discuter, débattre, critiquer.
Les quatre camarades à qui on refuse l’accès aux réunions du MJCF en raison de leurs idées n’ont d’autre choix que de mener une campagne vigoureuse contre ces manœuvres organisationnelles, qui auront inévitablement des répercussions négatives, non seulement sur l’image du MJCF, mais aussi sur celle du PCF. A l’heure où les militants communistes se battent pour le renforcement du parti, pour l’ouvrir à des couches plus larges de la population et l’enraciner dans les quartiers, la dernière chose dont ils ont besoin est de devoir expliquer que des « purges » internes de ce genre existent dans le mouvement communiste. Nous exigeons que cessent immédiatement toutes les tentatives de marginaliser les sympathisants de La Riposte. Dans leur lutte pour rétablir un fonctionnement démocratique normal au sein du MJCF de Lyon, les quatre camarades concernés peuvent compter sur un soutien actif, moral et matériel, du journal, des adhérents et des sympathisants de notre association.
Au moment où nous terminions cet article, les Jeunes communistes de Haute-Garonne nous ont communiqué le courrier suivant, en provenance des Jeunes Communistes de Béziers :
« Les jeunes communistes de Béziers se joignent à vos revendications et demandent également la réintégration des camarades de Lyon. Nous pensions ces méthodes d’une autre époque, et nous nous inquiétons de voir que dans une période où les communistes ont plus que jamais besoin d’unité, une Fédération procède à des "listes noires". Nous, jeunes communistes, futurs acteurs du communisme sur la scène politique française, devons lutter fermement contre ces méthodes staliniennes, qui n’ont comme résultat que de diviser et semer le trouble parmi nos camarades. Nous demandons également que la direction nationale se penche au plus vite sur ce grave déni de démocratie.
Nicolas Cossange, pour les Jeunes Communistes de Béziers. »
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