Le document Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme a recueilli 15% des voix, lors de la consultation interne des 29 et 30 octobre. Après de longues années pendant lesquelles le programme du PCF a été progressivement vidé de son contenu communiste et révolutionnaire, voici enfin un signe tangible d’un inversement de tendance. Le marxisme est de retour !
Il est vrai que Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme est devancé par le troisième texte (24%), soutenu notamment par le député-maire de Vénissieux, André Gerin, la section de Paris 15e et les proches de Jean-Jacques Karman. Mais le score de notre texte n’en est pas moins remarquable. Parmi ses signataires ne figuraient aucun sénateur, aucun député, aucun maire et aucun membre du Conseil National. Nos moyens de communication et d’intervention dans le débat étaient extrêmement modestes. Le succès de notre texte s’explique avant tout par la clarté de son propos. Les idées, l’analyse et le programme communiste de ce texte coïncident avec les aspirations d’une large couche de la base du parti – et bien plus importante, en fait, que 15%.
En effet, tout en étant mécontents du document présenté par le CN, de nombreux communistes n’ont pas voulu sanctionner la direction sortante de peur d’affaiblir davantage le parti. Nombre de camarades craignent que l’émergence de « courants » ou de « tendances » contestataires présage un éclatement possible du parti. En ce qui concerne les initiateurs de Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme, leur objectif n’est en aucun cas de nuire à l’unité du parti. Nous sommes membres du PCF et nous le resterons. Sans un Parti Communiste puissant, aucune lutte sérieuse pour le renversement du capitalisme n’est possible. Comme l’indique le titre de notre texte, nous lutterons sans relâche pour renforcer le parti et développer son implantation sociale. Mais cet engagement n’exclut nullement la nécessité d’une discussion fraternelle, constructive et franche entre tous les communistes sur les questions de programme, de théorie et de stratégie. Nous considérons, par ailleurs, que la plus grande menace contre l’unité du parti – et la cause fondamentale de son affaiblissement – résident dans l’abandon des idées fondamentales du communisme. La lutte pour le renforcement du PCF est indissociable de la lutte pour le doter d’un programme authentiquement révolutionnaire.
La discussion sur les idées défendues dans les différents textes se poursuivra au-delà du Congrès. La crise actuelle du système capitaliste aura des répercussions importantes sur l’évolution ultérieure du PCF. Depuis la chute des pays prétendument « socialistes », il y a près de 20 ans, les capitalistes ont lancé une offensive idéologique de grande envergure contre les idées du communisme. Cette offensive n’a pas été sans conséquences sur le moral et la combativité des travailleurs, y compris chez les militants syndicaux et communistes. Le capitalisme triomphait, le socialisme était discrédité – semblait-il. La désorientation des militants était aggravée par le fait que les dirigeants des organisations supposées lutter contre le capitalisme s’adaptaient de plus en plus aux « réalités » du système en place. Au PCF, cette capitulation a trouvé son expression la plus flagrante dans la participation active de sa direction au plus grand programme de privatisation de l’histoire du pays, sous le gouvernement Jospin. Mais aujourd’hui, on voit bien où ce système nous a mené. Les camarades relèvent la tête, se rendent compte que les idées du communisme n’ont rien perdu de leur actualité. L’intérêt que les communistes ont porté au travail de La Riposte, en lui assurant les moyens militants et financiers nécessaires à son existence, fait partie de ce processus.
Avec 15% des voix dans les sections, notre combat pour le réarmement idéologique du PCF a franchi un cap majeur. C’est un début très encourageant. Mais ce n’est qu’un début. Dans les années à venir, par une explication fraternelle et constructive de notre démarche, et grâce à une attention scrupuleuse aux questions de théorie, de programme et de stratégie, nous parviendrons à convaincre une nette majorité des communistes de la justesse de nos idées. Jamais les idées du socialisme révolutionnaire n’ont été aussi nécessaires, dans le mouvement ouvrier français comme à l’échelle internationale. Elles fournissent la clé de l’émancipation des travailleurs et de la jeunesse. Telle est notre cause.