La crise sanitaire fait rage et menace la vie de dizaines de milliers de personnes, rien qu’en France. La pandémie du COVID-19 a été l’élément déclencheur d’une crise économique qui s’annonce être la plus profonde de l’histoire. Une grande dépression pourrait se préparer – semblable aux années 1930 – et menace les profits de la classe capitaliste.
Le gouvernement, au lieu de mettre tout en œuvre pour sauver des vies, s’est donné la priorité de venir au secours des plus riches. Des mesures drastiques sont d’ores et déjà prises, revenant sur des conquis sociaux de notre classe et plusieurs de ses droits démocratiques. Par exemple, certains salariés devront travailler jusqu’à 60 heures par semaine et se verront imposer leur date de congés payés.
En parallèle, en France, un plan de secours de 300 milliards d’euros aux entreprises est annoncé. Rares sont ceux qui en doutent, l’indécence de la bourgeoisie n’a pas de limite. Mais en ce printemps 2020, elle atteint son comble – les entreprises européennes se préparent à battre le record de dividendes versés aux actionnaires, correspondant aux profits de l’année 2019.
La France, championne d’Europe
Comme le souligne Boursorama, les actionnaires sont en train de percevoir leurs dividendes pour l’année 2019 – qui fut une année record, en Europe. Sur le vieux continent, 359 milliards d’euros de dividendes s’apprêtent à être distribués, soit 12 milliards de plus qu’en 2018.
La France, elle, bat tous les records. Son volume de dividendes s’est envolé, constituant une hausse de 12 points par rapport à l’année précédente. Tandis que les soignants risquent leur vie – ou la perdent – pour en sauver d’autres, et tandis que la santé des travailleurs français est mise en danger pour amortir la perte de profits des capitalistes du CAC 40, ces derniers sont sur le point de se partager plus de 60 milliards d’euros.
Les récents mots de Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, résonnent comme une mauvaise blague : « je demande à toutes les entreprises, notamment les plus grandes, de faire preuve de la plus grande modération sur le versement des dividendes ». En effet, au vu de la crise économique, il se peut que l’année 2020 ne batte pas de record en dividendes, pour une fois. Mais nos capitalistes pourront se consoler sur la disparition des 35 heures, entre autres.
Je demande à toutes les entreprises, notamment les plus grandes, de faire preuve de la plus grande modération sur le versement de dividendes. C’est un moment où tout l’argent doit être employé pour faire tourner les entreprises. @franceinfo #COVIDー19
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) March 24, 2020
Lutte des classes
Marx et Engels l’expliquaient dans le Manifeste : « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes ». La période actuelle en est la plus pure expression. De nombreuses années de politiques d’austérité ont saccagé les services publics et amoindri drastiquement les conditions de vie de la majorité de la population.
Le système capitaliste produit des inégalités dépassant l’entendement ; comme le souligne une étude d’Oxfam datant de 2019, 26 personnes détiennent autant de richesses que la moitié de l’humanité. Tant que ce système perdurera – comme l’illustre la succession de records battus de dividendes versés chaque année – l’écart entre les riches et les pauvres se creusera toujours plus.
Ces immenses richesses, accumulées dans les mains de quelques-uns, pourraient servir les besoins de l’humanité – et en premier lieu à protéger sa santé. Pour cela, il faut en finir avec le capitalisme en expropriant cette classe parasitaire qui vole les richesses de ceux qui font vivre la société.