Pierre Lellouche, dernier secrétaire d’Etat au Commerce extérieur de Nicolas Sarkozy, est fortement suspecté d’avoir employé de façon illégale une femme de ménage. Le 2 avril, celle-ci expliquait au journal de Canal+ qu’elle travaillait pour le ministre depuis 2009 et n’avait jamais reçu le moindre bulletin de salaire. M. Lellouche la payait en liquide et en chèque emploi service. Et pour cause : cette femme est une Mauricienne sans-papiers. Comment un membre d’un gouvernement qui n’a eu de cesse de stigmatiser les sans-papiers et de punir ceux qui les aident, peut-il lui-même employer une sans-papiers ? Décidément, Sarkozy maîtrisait à la perfection l’art de s’entourer de gens honnêtes.
Une fois l’affaire rendue publique, Monsieur Lellouche a déclaré : « tout est faux. Elle travaille chez moi depuis quelques mois et je l’ai toujours déclarée. J’ignorais qu’elle était en situation irrégulière ». Or, en réalité, il ne l’a déclarée que le 3 avril, soit le lendemain du témoignage de la femme de ménage sur Canal+. De plus, selon la CGT Paris qui suit le dossier, la jeune femme aurait bien pu travailler au domicile de Lellouche dès le début 2009, mais « sous alias ». L’ex-ministre a tout de même le culot monstre d’ajouter : « Elle m’a dit qu’elle avait un titre de séjour ». Pourtant, le 16 février 2009, alors qu’il était député de Paris, Lellouche avait personnellement écrit à Eric Besson lui demandant d’examiner la régularisation de la jeune femme. Le ministre de l’Immigration n’avait pas donné suite. Il aurait donc la mémoire courte, ce bougre de Lellouche ! Mais ce profiteur ne serait pas l’exploiteur du mois si, dans un élan de lucidité, il ne s’en était pas pris aux journalistes qui ont découvert l’imposture et déclaré : « toute cette histoire n’est qu’une manipulation grossière dont on voit bien la finalité à une semaine de l’élection présidentielle ».
L’histoire se termine tout de même « bien » pour la jeune femme, qui est en voie d’obtenir des papiers. Ceci dit, ce fait démontre bien toute l’hypocrisie d’un gouvernement qui n’a eu de cesse de se nourrir sur le dos des travailleurs les plus vulnérables. D’abord en les stigmatisant pour en tirer des bénéfices électoraux et ensuite en les exploitant pour en tirer des bénéfices financiers.