Olivier Véran, ministre de la Santé, a récemment annoncé la gratuité de la contraception pour toutes les femmes de moins de 25 ans, contre 18 ans jusqu’alors. La mesure entrera en vigueur le 1er janvier 2022, soit un peu moins de quatre mois avant le premier tour de l’élection présidentielle (tiens donc).
Olivier Véran a qualifié d’« insupportable » le fait que de nombreuses femmes renoncent à une contraception efficace en raison de son coût. C’est effectivement insupportable. Mais ni la destruction de l’hôpital public, ni la politique de régression sociale de son gouvernement ne semblent insupporter le ministre de la Santé. Cette politique, pourtant, est directement responsable de l’aggravation de la pauvreté, qui frappe de plein fouet les jeunes et les femmes. Or la pauvreté est l’une des causes majeures du renoncement aux soins, y compris dans le domaine contraceptif. Si l’annonce du ministre de la Santé est une bonne nouvelle pour de nombreuses femmes, elle n’enrayera pas la détérioration des conditions de vie de millions d’entre elles.
Cette mesure vise essentiellement à séduire la jeunesse au seuil d’une campagne électorale. Elle a aussi l’avantage – du point de vue des capitalistes – de ne pas coûter très cher : 21 millions d’euros par an, à comparer aux dizaines de milliards que Macron déverse, chaque année, dans les poches du grand patronat.
Enfin, les seules méthodes de contraception concernées par cette mesure sont celles déjà remboursées à 65 % par l’assurance maladie : elles seront désormais prises en charge à 100 %. Pourtant, en matière de contraception, le choix des femmes, dans la méthode retenue, est primordial : une contraception est d’autant plus efficace qu’elle est choisie.
La jeunesse et le mouvement ouvrier doivent lutter pour la gratuité totale – et sans limite d’âge – de l’ensemble des méthodes contraceptives existantes et des frais de consultation gynécologique. Les plannings familiaux doivent être financés à la hauteur de leurs besoins. Par ailleurs, le financement public de la recherche, déconnecté de la course aux profits, permettrait de faire progresser rapidement la diversification de l’offre contraceptive, notamment en matière de contraception masculine.
Mais tout ceci nécessiterait de débloquer davantage que quelques millions d’euros par an, donc de s’attaquer au profit des plus riches – et donc aussi, au passage, de virer Macron et sa clique.