Le courrier ci-dessous est écrit par une mère d’un quartier populaire de Tourcoing. Elle dit sa peur, non des « délinquants » que les médias exhibent chaque jour, mais des forces de police municipale. Ce témoignage exprime sans doute les peurs et le quotidien de très nombreuses mères et familles. Le harcèlement et les provocations policières sont encouragés par les « dérapages » et la propagande racistes de la droite au pouvoir. Une riposte du mouvement ouvrier est nécessaire.
« Bonjour à tous !
Je suis maman d’un jeune de 16 ans scolarisé, sportif et respectueux. On habite à Tourcoing. Je n’ai pas peur que mon fils se fasse agresser par des jeunes. Ici, nous avons peur de la police. Car c’est la police qui agresse nos jeunes. Ça commence par un contrôle d’identité, après ça provoque et viennent les insultes. Puis souvent le gamin prend des gifles et rentre chez lui en pleurant… Voilà ce qui se passe à Tourcoing. Mon fils n’est pas le seul à subir ça. D’autres gamins y passent. J’ai vu ça souvent, pas la fenêtre de ma chambre. Malheureusement, on regarde et on ne peut rien dire. La police de Tourcoing agresse les enfants.
Il y a aussi du racisme. Par exemple, un jour, une jeune femme a été agressée dans le centre de Tourcoing par un couple français. La jeune femme a porté plainte contre le couple, il y avait des témoins. Mais le jour de la confrontation, ça s’est très mal passé. Le couple a été très bien reçu au commissariat, mais la jeune femme qui a porté plainte a pris une amende de 68 euros en 5 minutes. Les policiers lui ont parlé comme à un chien. Ils l’ont menacée de la mettre en garde à vue, sans aucune raison. Et le couple de Français est devenu la victime et la jeune femme maghrébine l’agresseur. Moi j’avais été témoin de l’agression, mais la police m’a dit que mon témoignage ne comptait pas parce que je suis Arabe et qu’il fallait d’autres témoins. Où se plaindre ? Quoi dire ? Personne ne nous écoute. Ici, ce ne sont pas les délinquants qui font peur, c’est la police municipale ! »