Source: palinfoen, Twitter

Les manifestations et les grèves du 22 septembre marquent un tournant décisif dans le mouvement de solidarité avec la Palestine. Toute la colère accumulée contre les crimes de l’Etat d’Israël, mais aussi contre la complicité des gouvernements occidentaux avec le génocide, est remontée à la surface à travers tout le pays. Un demi-million de personnes sont descendues dans les rues de villes grandes et petites, à travers toute l’Italie. Ces manifestations sont les plus importantes depuis le début de la guerre contre Gaza.

Mobilisation de masse 

Le prélude à cette mobilisation historique a été la gigantesque manifestation qui a salué le départ de la flottille pour Gaza le 30 août à Gênes. A cette occasion, le collectif des dockers a déclaré : « s’ils attaquent la flottille, plus aucune cargaison ne passera. » Par cet appel à la grève, il liait la question de Gaza à la lutte des classes et à la nécessité de s’attaquer aux entreprises et aux gouvernements occidentaux complices du génocide. La politique étrangère des gouvernements impérialistes est en effet directement liée à leur politique intérieure, à l’austérité, aux attaques contre les chômeurs, les femmes, les jeunes. Lutter pour Gaza signifie aussi lutter pour nous-mêmes.

Le 22 septembre a aussi marqué une rupture avec la passivité et la timidité des dirigeants de l’« opposition » parlementaire et de la confédération syndicale CGIL. Ces 15 dernières années ont été marquées par une succession d’attaques contre la classe ouvrière, qui n’a été rendue possible que par le refus de la direction de la CGIL d’organiser une lutte sérieuse.

L’attaque subie par la flottille dans le port de Tunis, puis la nouvelle offensive terrestre israélienne contre Gaza, ont suscité une immense colère. Des syndicats indépendants ont appelé à la grève pour le 22 septembre. Cela a contraint les dirigeants de la CGIL à agir, pour ne pas risquer d’être dépassés. Sans aucune perspective, ni préparation, ils ont appelé à une grève de deux heures, dans un nombre très réduit de secteurs, pour le 19 septembre. L’idée était à la fois de montrer qu’ils n’étaient pas totalement passifs, mais aussi d’utiliser cette mobilisation comme une soupape, par laquelle une partie de la colère pourrait s’évacuer avant de retomber, sans pour autant que la CGIL ait à se rallier à la date du 22 septembre.

Mais, loin de calmer les masses, cette mobilisation, aussi bâclée soit-elle, a renforcé la dynamique menant au 22. Elle a aussi provoqué la colère d’une large partie de la base et de nombreux délégués de la CGIL, qui ne comprenaient pas pourquoi la centrale n’appelait pas à faire grève le 22.

Nous avons reçu de nombreux rapports envoyés par des militants syndicaux du secteur public, mais aussi du privé, décrivant la façon dont leurs collègues s’étaient tournés vers eux pour savoir ce qu’il fallait faire le 22. De nombreux groupes de travailleurs furent donc présents dans les manifestations du 22 septembre, contre la volonté des dirigeants confédéraux de la CGIL.

La jeunesse a aussi joué un rôle majeur dans cette mobilisation. A peine une semaine après la rentrée des classes, de nombreux lycées et universités ont été le théâtre de mobilisations et de nombreux jeunes travailleurs se sont aussi mobilisés. Ce n’est pas étonnant. Depuis la crise de 2008, la jeunesse n’a rien connu d’autre que la crise économique, l’austérité et les guerres. Elle n’accorde que peu de crédit (voire pas du tout) aux politiciens bourgeois et aux médias officiels, et est disposée à lutter pour changer le monde.

Etendre le mouvement 

La journée du 22 septembre ne fut pas une grève générale. Seul le secteur de l’éducation a été largement touché par des grèves. Mais sa signification est néanmoins immense. Le mouvement a reçu un large soutien, bien au-delà des manifestants et des grévistes. Les manifestations étaient massivement applaudies par les passants et depuis les immeubles bordant les rues.

La question d’une grève générale est maintenant posée comme une possibilité dans la lutte pour Gaza et contre le gouvernement Meloni. La classe dirigeante en est bien consciente. Le gouvernement a été contraint d’agir, en envoyant un navire de guerre italien accompagner la flottille – tout en lui interdisant de faire quoi que ce soit pour s’interposer si les Israéliens devaient attaquer à nouveau.

Après trois années au pouvoir, durant lesquelles elle a été incapable de satisfaire la moindre des attentes des masses, Meloni est aujourd’hui plus faible que jamais.

La mobilisation du 22 représente une première brèche dans le mur de passivité érigé par l’« opposition » parlementaire et la direction confédérale de la CGIL. A travers elle, le mouvement peut s’étendre. Mais il doit s’organiser. Dans chaque lycée et chaque usine, des comités de mobilisation doivent être créés pour discuter de la suite du mouvement et des moyens d’unir la lutte contre le génocide de Gaza à la lutte contre le gouvernement Meloni et, in fine, à la lutte pour renverser le système capitaliste !

Tu es communiste ? Rejoins-nous !

Un membre du PCR s'implique directement dans le travail du parti. Cela signifie recruter d'autres communistes et les organiser dans des cellules communistes, tout en étudiant la théorie marxiste et en diffusant les idées communistes dans le mouvement. Le parti fournira des ressources politiques, des conseils et des outils pour t'aider dans cette activité.

Un soutien du PCR contribue à la construction du parti en payant une cotisation mensuelle, et n'est pas obligé de participer activement au travail quotidien du parti. Tu recevras un abonnement PDF au journal mensuel du parti, Révolution.

Nous sommes entièrement autofinancés. L'argent récolté nous permet de financer nos locaux, de développer notre maison d'édition et notre journal, d'imprimer des affiches et des tracts. En mettant en place une cotisation mensuelle, tu nous aideras à construire un authentique Parti Communiste Révolutionnaire !