Depuis le 22 septembre, sur le plateau de Saclay (Essonne), les agents de service employés par la société Atalian, travaillant dans les locaux du CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives), sont en grève illimitée. Après trois semaines de mobilisation, la société sous-traitante de nettoyage n'a toujours pas accepté les revendications des salariés.
Des revendications pourtant élémentaires, comme nous l’a expliqué Fabienne, syndicaliste à la CFTC et salariée du groupe : « Être payés en temps et en heure, fournir le matériel nécessaire au travail demandé et respecter nos restrictions médicales. » Elle poursuit : « Ce n’est tout de même pas croyable de devoir en venir à faire grève pour pouvoir travailler ! ».
Des conditions de travail scandaleuses
Le 1er juillet 2025, Atalian a investi les locaux de son nouveau client, le CEA, en embauchant les salariés de l’ancien prestataire. Dès lors, le versement des salaires a pris du retard et les salariés n'avaient même pas le matériel nécessaire pour accomplir leurs missions.
L'entreprise bénéficiait pourtant d'un mois de réversibilité au cours duquel l'inventaire des équipements aurait dû être effectué, comme le stipule la loi. Chariots, gants, combinaisons et autre matériel de sécurité indispensable à l'entretien des locaux n'ont tout bonnement pas été distribués en nombre suffisant. Pire encore, Atalian s'est permis de donner des bouteilles de produits chimiques non étiquetées (et donc potentiellement dangereuses) aux salariés – dont la plupart sont encore aujourd’hui dépourvus d'équipement.
De plus, à cause d’une désorganisation totale de la société – les salaires n’étant évidemment pas la priorité de la direction – certains ont été versés par chèques, envoyés par la poste… et bien en retard. À titre d'exemple, une employée témoigne avoir reçu son salaire du mois de juillet... à la date du 22 septembre.
Cette situation scandaleuse montre que l’entreprise Atalian, comme toute bonne entreprise capitaliste, ne pense qu’à ses profits et se moque des conditions de vie et de travail de ses salariés. Ajoutons que ces pratiques surprennent d'autant moins que l’ancien patron du groupe, Franck Julien, continue à diriger l’entreprise en coulisse : il a été condamné il y a moins d’un an pour abus de biens sociaux, faux et usage de faux, blanchiment aggravé et escroquerie.
Solidarité !
La direction d’Atalian espère mettre fin au conflit par la ruse ou par la menace. Lors du premier jour de grève, la direction a d’abord présenté aux grévistes une représentante syndicale de la CFDT… pour leur demander de reprendre le travail. Sans succès. Les travailleurs, ayant tenté d’appeler à l’aide en expliquant la situation aux autres membres du CEA, ont ensuite été menacés de sanctions. L’un des directeurs du groupe a même osé dire, avec mépris, à l’adresse des grévistes : « Vous savez, vous avez de petits salaires, ça va être compliqué pour vous, donc vous devez retourner au travail. »
À ce jour, les agents de nettoyage tiennent bon grâce à une puissante détermination et la solidarité organisée par la CGT des salariés du CEA, qui ont notamment ouvert une caisse de grève. Le Parti Communiste Révolutionnaire appelle ses lecteurs et sympathisants à y participer. C’est effectivement par la solidarité ouvrière et le maintien de la grève que les travailleurs d’Atalian obtiendront satisfaction !