Mercredi 26 mars, un rassemblement s’est tenu à l’appel de la CGT devant le commissariat de Nanterre en soutien à Amar Lagha, secrétaire général de la Fédération Commerce et Services de la CGT, convoqué par la police après une plainte déposée par la direction de Metro. Les militants du Parti communiste révolutionnaire étaient présents pour exprimer leur solidarité.
Depuis des mois, les travailleurs de Metro à Nanterre dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et des salaires insuffisants. Pendant ce temps, en 2023, les cinq principaux dirigeants du géant canadien de l’alimentation se sont octroyé 15,5 millions de dollars, une augmentation de plus de 20 % par rapport à l’année précédente.
Face aux revendications légitimes des salariés, la direction de Metro multiplie les pressions et les intimidations. Une élue CGT a même été victime d’une agression scandaleuse : un responsable lui a violemment écrasé le pied, sous prétexte qu’elle ne portait pas de chaussures de sécurité. En réponse à ces attaques, les travailleurs de l’enseigne s’étaient mobilisés le 15 décembre dernier pour exiger la fin de la répression syndicale et l’amélioration de leurs conditions de travail.
Mais la direction de Metro a tenté de retourner la situation en portant plainte contre le secrétaire général de la Fédération CGT Commerce et Services, présent pour soutenir les salariés mobilisés. Cette accusation est totalement infondée, comme nous l’a expliqué Amar Lagha : « On me reproche d’avoir touché un directeur avec ma main, mais il n’y a aucune preuve, aucun témoin. »
La répression syndicale ne se limite pas à Metro : elle touche l’ensemble du mouvement ouvrier, et en particulier ses secteurs les plus combatifs. À quelques kilomètres de Nanterre, les femmes de ménage de Campanile à Suresnes luttent depuis plusieurs mois contre le licenciement injuste de l’une de leurs collègues. Timothé Esprit, délégué syndical CGT du groupe Toray, subit lui aussi une tentative de licenciement depuis mai 2024 pour avoir publié une photo en soutien à la Palestine sur les réseaux sociaux. Malgré une victoire en cour d’appel le 6 mars, ordonnant sa réintégration, la direction de Toray s’acharne et le convoque à nouveau pour un licenciement. Ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres. Amar Lagha souligne l’importance de l’unité des travailleurs pour contrer cette offensive patronale : « En face, le patronat est organisé. Nous devons l’être aussi pour défendre nos droits. Pour cela, il faut donner une perspective de lutte aux travailleurs. » Nous partageons pleinement ce constat.
Une attaque contre l’un est une attaque contre tous. Pour mettre un coup d’arrêt à la répression syndicale, la direction confédérale de la CGT doit organiser une riposte d’ampleur. Ce combat ne peut être dissocié d’un programme offensif visant à imposer des augmentations de salaire, le maintien des emplois et la nationalisation des grands leviers de l’économie sous contrôle ouvrier. Seule une mobilisation massive et déterminée pourra faire plier le patronat.