Alors que les cours ont repris depuis plus de deux mois, 61 étudiants n’ont toujours pas obtenu de réponse positive pour étudier à l’université de Nanterre. Conformément à la politique de sélection du gouvernement, le Président de l’université refuse de les inscrire. Ils se retrouvent donc sans alternative.
Sélection sociale
Ce phénomène ne se cantonne pas à la fac de Nanterre. Depuis l’instauration de la sélection à l’université, en 2018, beaucoup de jeunes se retrouvent « sans-facs ». Cette année encore, plus de 30 000 sont sortis de l’application Parcoursup sans avoir obtenu d’inscription à l’université.
Selon un premier bilan dressé par le ministère de l’Enseignement supérieur, 931 000 candidats ont participé à la procédure d’inscription, cette année. Parmi eux, 7 % des lycéens et 17 % des étudiants en réorientation n’ont reçu aucune proposition. A ces chiffres, nous devons ajouter les étudiants qui se retrouvent dans des filières non souhaitées ou dans des universités éloignées de leur domicile. Comme toujours, ce sont les étudiants plus pauvres – et les étrangers – qui sont le plus durement frappés par ces mesures.
A l’université de Nanterre, le principal syndicat étudiant, l’Unef, a recueilli les dossiers des 61 « sans-facs ». Avec le soutien de l’Unef et de militants du mouvement ouvrier, ils se sont organisés en collectif de sans-facs pour faire pression sur l’administration afin d’obtenir des places, mais aussi pour dénoncer la sélection opérée à l’université. A l’heure où nous bouclons ce journal, ils occupent un bâtiment de la fac de Nanterre pour faire valoir leurs droits.
Des moyens et des places pour tous !
Avant la contre-réforme de 2018, l’inscription à l’université contenait une part de tirage au sort pour accéder aux filières les plus demandées, car la sélection était formellement interdite par le Code de l’éducation. Cette situation reflétait déjà le manque de moyens de l’enseignement supérieur. Macron, lui, a décidé d’instaurer une sélection formelle aux portes des universités. Cette mesure visait évidemment à contourner le vrai problème : le manque de moyens.
A Nanterre comme ailleurs, les oubliés de Parcoursup ne doivent pas rester isolés. Un large front doit se construire contre le gouvernement réactionnaire de Macron et pour un gouvernement anticapitaliste. Celui-ci devra abroger la sélection à l’université et investir massivement dans l’enseignement supérieur.