Tous les ans depuis sa création en 2018, Parcoursup empêche des milliers de jeunes d’accéder à des études supérieures. Cette année encore, malgré tous les bavardages du ministère de l’Education nationale sur l’« égalité des chances » et l’« inclusion », plus de 85 000 bacheliers, soit plus de 10 % des élèves de terminale se sont retrouvés sans affectation et donc incapables de poursuivre leurs études. Ce n’est pas un accident. C’est précisément le résultat qui était recherché lors de la création de Parcoursup.
Entre 2010 et 2020, la population étudiante a augmenté de 20 % en France. Mais, si le nombre d’étudiants n’a cessé de croître, les financements pour l’école, les universités et la recherche, eux, ne font que diminuer. En pleine crise du capitalisme, la classe dirigeante cherche à faire des économies à tout prix et le système éducatif public est une cible toute trouvée pour ses politiques d’austérité. Cette année, 691 millions d’euros ont été supprimés du budget de l’Education nationale, et plus de 900 millions de celui du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Faute de financements et d’investissements, il n’y a tout simplement plus assez d’enseignants, de salles de cours et de laboratoires pour accueillir dans l’enseignement supérieur tous les jeunes qui voudraient faire des études.
Parcoursup a été créé pour faciliter la sélection, restreindre l’accès à l’enseignement supérieur et éviter l’engorgement des universités. Son fonctionnement complexe, souvent hasardeux, et ses algorithmes obscurs dissimulent par ailleurs une politique d’exclusion des bacheliers issus de la classe ouvrière, et particulièrement des banlieues. Année après année, de multiples études montrent en effet que le taux de rejet des candidatures des bacheliers de banlieue est bien supérieur à la moyenne, indépendamment de leurs résultats.
L’accès à l’enseignement supérieur devrait être un droit accessible à tous, pour que chacun puisse développer pleinement son potentiel créatif et intellectuel. Mais c’est un droit que le capitalisme en crise est incapable de satisfaire.