Le 23 février dernier, la police expulsait 200 mineurs non accompagnés du bâtiment qu’ils occupaient au sein de l’Université Paul Sabatier, à Toulouse. Ces mineurs, de nationalité étrangère et sans tuteurs légaux, vivaient dans des logements de fortune depuis près d’un an.
Suite à leur expulsion, ils ont trouvé refuge dans un gymnase de la faculté. Mais Jean-Luc Moudenc, le maire de droite de la ville, les a de nouveau délogés le 1er mars.
300 enfants à la rue
En octobre dernier, on comptabilisait déjà 300 enfants à la rue en Haute-Garonne. Pour toute réponse, le maire de Toulouse mène une politique de répression brutale contre les occupations « illégales ». Il est vrai qu’il a promis la réquisition d’un immeuble pouvant loger 100 personnes, mais aucun plan de logement n’est sérieusement mis en place. Pendant ce temps, d’expulsion en expulsion, des centaines d’enfants continuent d’être renvoyés dans la rue.
C’est au nom du respect de « la loi » que les pouvoirs publics justifient le traitement honteux qui est infligé à ces mineurs. Mais « la loi » prévoit aussi l’aide au logement des mineurs non accompagnés. Les pouvoirs publics toulousains ont fait leur choix.
Parcours du combattant
Selon le droit international de l’enfant, les Conseils Départementaux français ont l’obligation de prendre en charge les mineurs non accompagnés par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Mais d’après « AutonoMIE », le collectif d’aide aux mineurs non accompagnés, une grande majorité d’entre eux sont déclarés majeurs par le Procureur. Ils doivent alors entamer de nombreux recours judiciaires. Les documents d’identité des mineurs étrangers, censés faire foi, sont souvent rejetés par les juges et la police sur des motifs arbitraires.
Les juges utilisent aussi des tests osseux pour évaluer l’âge des jeunes. Or, selon l’Académie nationale de Médecine, ces tests ne permettent pas de distinguer clairement l’âge d’un individu entre 16 et 18 ans.
Au final, 95 % de ceux qui arrivent au bout de ce parcours du combattant sont reconnus mineurs. Mais tout est mis en œuvre pour refuser aide et protection à ces mineurs étrangers. C’est une nouvelle illustration de l’hypocrisie que constitue « l’Etat de droit » sous le capitalisme. L’Etat n’est qu’un outil au service de la classe dirigeante, de sa politique raciste et de ses attaques systématiques contre les plus démunis.