De très nombreuses organisations – partis, syndicats et associations – appellent à manifester le 22 mars contre le racisme, l’extrême droite et la politique de l’actuel gouvernement. Dans les villes où il est actif, le Parti Communiste Révolutionnaire (PCR) participera à ces mobilisations sur la base des idées suivantes.
Les bourgeoisies du monde entier alimentent le racisme pour diviser la classe ouvrière et détourner son attention des véritables causes de la misère, du chômage et de toutes les formes de précarité. L’objectif est de paralyser la lutte des travailleurs contre les responsables de la crise économique et sociale : les grands capitalistes eux-mêmes.
En France, la stigmatisation des immigrés et des musulmans est l’un des principaux piliers du régime capitaliste. Ce ne sont pas seulement les partis d’extrême droite – le RN et Reconquête – qui alimentent le racisme : c’est l’ensemble de la « société officielle », des partis de droite, du gouvernement et des grands médias.
Lamentablement, un certain nombre de dirigeants « de gauche » – dont Fabien Roussel et François Ruffin – emboîtent le pas de cette propagande raciste. Ils le font sous des formes plus « subtiles » et ambigües que les attaques ouvertes d’une Le Pen ou d’un Zemmour, mais le résultat est le même, et il est totalement réactionnaire. La jeunesse et le mouvement ouvrier ne doivent pas tolérer la moindre concession à la propagande qui stigmatise les immigrés et les musulmans.
Il faut exiger un accueil digne des migrants, la régularisation des travailleurs sans-papiers, l’abrogation des lois racistes et le droit de vote des étrangers qui résident en France depuis un certain temps (par exemple six mois). Il faut lutter pour l’intégration massive des travailleurs sans-papiers dans les organisations syndicales. Tout ce qui renforcera la situation des travailleurs immigrés renforcera l’ensemble de la classe ouvrière. L’unité de tous les travailleurs – quelle que soit leur origine – est indispensable pour lutter contre le système capitaliste, qui exploite et opprime la vaste majorité de la population.
Malcom X disait à juste titre : « Pas de capitalisme sans racisme ». En conséquence, la lutte contre le racisme ne doit pas être menée au nom de valeurs morales et de bons sentiments, mais sur la base d’un combat commun de tous les travailleurs pour leur émancipation définitive, c’est-à-dire pour l’expropriation de la grande bourgeoisie, le renversement du capitalisme et la transformation socialiste de la société.
Pour lutter contre les préjugés racistes qui affectent certaines fractions de la classe ouvrière, les discours « humanistes », abstraits et moralisateurs sont complètement impuissants – et même contre-productifs. Il faut un programme radical qui ouvre la perspective d’une lutte commune pour en finir avec la pénurie d’emplois bien payés, de logements dignes, de services publics de qualité. Comme le soulignait déjà Lénine, le racisme est en dernière analyse « une question de pain ».
Sur le plan politique, la gauche et le mouvement syndical doivent rompre avec la politique des soi-disant « fronts républicains contre l’extrême droite », qui au final renforcent l’extrême droite. Prétendre « lutter contre l’extrême droite » en appelant à voter pour Macron et sa clique, c’est semer la plus grande confusion et, au final, faire le jeu de l’extrême droite elle-même, qui ne se prive jamais de déclarer : « voyez, tous ces gens s’unissent contre nous parce que nous sommes la seule alternative à leur système corrompu ».
Les soi-disant « fronts républicains » renforcent l’extrême droite, politiquement, et désarment notre classe. Un jour, on demande aux travailleurs de se mobiliser contre la politique raciste du gouvernement Macron ; mais le lendemain, on leur demande de voter Macron pour « faire barrage » au racisme de l’extrême droite ! Il faut en finir avec cette absurde confusion, qui efface la ligne de classe entre les organisations du mouvement ouvrier et l’ensemble des partis de la bourgeoisie, des macronistes à l’extrême droite.
Dans le contexte actuel, alors que le gouvernement veut intensifier sa politique de coupes drastiques dans les budgets sociaux, le meilleur moyen de lutter contre le racisme est de préparer systématiquement une lutte commune de la jeunesse et de tous les travailleurs pour en finir avec le gouvernement Macron et sa politique anti-sociale. La France insoumise et la CGT, notamment, doivent unir leurs forces dans une vaste campagne d’agitation pour préparer un puissant mouvement de grèves reconductibles dans un maximum de secteurs de l’économie, sur la base d’un programme de rupture avec toutes les politiques d’austérité. Cette lutte massive doit se fixer pour objectif central de remplacer le « gouvernement des riches » par un gouvernement des travailleurs, car ce sont les travailleurs – y compris les travailleurs immigrés – qui créent toutes les richesses.
Pour en finir avec le racisme, il faudra en finir avec le capitalisme. Pour en finir avec le capitalisme, il faut construire un Parti Communiste Révolutionnaire et une Internationale Communiste Révolutionnaire déterminés à renverser ce système. Pour nous aider dans cette tâche, rejoignez-nous !