Alors que les élections présidentielles américaines entrent dans leur dernière ligne droite, nos camarades américains des Revolutionary Communists of America (RCA, la section américaine de l’ICR) ont lancé leur campagne Class war 2024 (« Guerre de classe 2024 »). Cette campagne est une déclaration de guerre contre les deux partis de la classe dirigeante, qui n’ont aucune alternative à proposer à la classe ouvrière et à la jeunesse.

Trump, Sanders et les DSA

La politique américaine a connu une transformation brutale en 2016, sous l’effet de la crise économique de 2008. Celle-ci a suscité une profonde radicalisation politique qui s’est exprimée d’un côté à travers la démagogie réactionnaire de Donald Trump, et de l’autre par le succès inattendu de la campagne du « socialiste » Bernie Sanders lors des primaires démocrates.

Malgré ces appels à une « révolution politique », Sanders restait un réformiste. Le « socialisme » qu’il appelait de ses vœux restait dans les limites du capitalisme et se limitait en fait à quelques réformes progressistes. Mais, aux yeux des centaines de milliers de jeunes qui soutenaient sa campagne, il n’en incarnait pas moins une rupture avec l’ordre établi. Incapable de rompre avec l’appareil du parti démocrate, Sanders a finalement capitulé face aux pressions de la classe dirigeante et a soutenu la candidature de Hillary Clinton. Cela a permis à Trump de se présenter comme le seul candidat « anti-système » et de se faire élire président.

Durant les quatre années du mandat de Trump, on a assisté à de nombreuses mobilisations, notamment le mouvement « Black Lives Matter » en 2020. La radicalisation politique de la jeunesse et de secteurs de la classe ouvrière s’est accentuée. Des dizaines de milliers de personnes se sont tournées vers les Socialistes Démocratiques d’Amérique (DSA). Cette organisation réformiste apportait son soutien à Sanders ainsi qu’à des élus de l’aile gauche du parti démocrate – comme Alexandria Ocasio-Cortez – dans l’objectif illusoire de pousser ce parti bourgeois « vers la gauche ». En réalité, c’est l’inverse qui s’est produit : ces « socialistes démocrates » ont été purement et simplement avalés par l’appareil du parti démocrate.

En 2020, Sanders a capitulé à nouveau et s’est rangé derrière le candidat de Wall Street, Joe Biden. Les élus démocrates « socialistes » ont fait de même. Ils ont passé leur mandat à défendre Biden et le parti démocrate, jusqu’à la nausée. Ocasio-Cortez a été jusqu’à approuver l’interdiction d’une grève des cheminots par le gouvernement fédéral.

Crise politique

Les élections de 2024 semblaient devoir être une répétition de celles de 2020, mais les événements se sont brutalement accélérés durant l’été. Alors que sa défaite face à Trump semblait de plus en plus certaine, Biden a été poussé vers la sortie par les dirigeants du parti démocrate et remplacé par Kamala Harris. Cette manœuvre précipitée est un signe de la panique qui a saisi la classe dirigeante à la perspective d’un retour de Trump à la Maison-Blanche.

Même si Donald Trump est un réactionnaire bourgeois et un ennemi de la classe ouvrière, c’est aussi un démagogue égotiste qui place ses propres intérêts avant ceux du capitalisme américain dans son ensemble. Cela inquiète beaucoup la classe dirigeante, qui a désespérément besoin de stabilité. Les deux tentatives d’assassinat dont Trump a été victime cet été sont un signe de la profonde polarisation de la société américaine, mais elles sont aussi un avant-goût du chaos que pourrait provoquer un nouveau mandat de Trump.

Malgré les lauriers que lui tressent les journaux américains et français, la candidature de Harris ne marque en réalité qu’un ravalement de façade du vieil appareil bourgeois du parti démocrate. Vice-présidente de Biden depuis son élection en 2020, Kamala Harris défend fidèlement le capitalisme et l’impérialisme américains, ses politiques d’austérité, son racisme, et son soutien indéfectible à Israël. C’est précisément cette politique, celle de Biden, celle que veut poursuivre Harris, qui a rendu crédible l’hypothèse d’un retour de Trump au Bureau ovale

Les tâches des communistes

L’expérience de ces dernières années, notamment la trahison des réformistes comme Sanders et Ocasio-Cortez, a profondément radicalisé toute une génération de jeunes Américains. En plus de tous ceux qui s’identifient déjà comme « communistes », il y en a des millions d’autres qui rejettent les deux partis de la classe dirigeante et veulent mettre à bas tout le système politique et économique du capitalisme américain. L’objectif de la campagne Class War 2024 lancée par nos camarades américains est de se connecter avec le maximum d’entre eux, de les recruter et de les former.

Quel que soit le vainqueur de l’élection de novembre, son mandat ne pourra que marquer une nouvelle étape dans l’aggravation de la crise politique du capitalisme américain et une accentuation de la lutte des classes. La tâche de nos camarades sera donc de construire une organisation qui puisse regrouper l’avant-garde de la jeunesse révolutionnaire, pour préparer le renversement de la bourgeoisie américaine.

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