L’année 2018 a commencé sur fond de luttes sociales massives dans le monde. D’immenses manifestations ont eu lieu en Iran, remettant en cause la République islamique. En Tunisie, la jeunesse s’est mobilisée contre le chômage et l’austérité. Ces mouvements sociaux illustrent bien la grande instabilité politique qui touche tous les pays.
Au Brésil, la crise du capitalisme s’aggrave. La bourgeoisie brésilienne n’a pas d’autre choix que d’intensifier ses attaques contre les conditions de vie déjà très dures de la majorité des travailleurs. Le taux de chômage, officiellement de 12 %, est en réalité bien plus élevé ; les services publics se dégradent ; les salaires baissent et la violence policière est permanente dans les quartiers populaires. Les travailleurs brésiliens ne supporteront pas cette situation indéfiniment. Début 2017, le Brésil a connu la plus grande grève générale de son histoire, qui n’a été stoppée que par la trahison de la direction du mouvement, effrayée à l’idée d’une confrontation ouverte avec la bourgeoisie.
Lula et le PT
Le gouvernement Temer, ouvertement corrompu, est très impopulaire, et les institutions sont décrédibilisées. Les élections présidentielles d’octobre 2018 approchent, mais la bourgeoisie n’a pas encore trouvé son candidat, alors que les sondages montrent que l’ex-président Lula est toujours populaire. Mais cela ne signifie pas que le Parti des Travailleurs (PT) a regagné la confiance des travailleurs brésiliens, perdue pendant les nombreuses années de politiques d’austérité menées par des gouvernements du PT. Cette popularité est une réponse des travailleurs contre l’offensive générale de la droite. Aujourd’hui, Lula et le PT gardent la même ligne politique réformiste que lorsqu’ils étaient au pouvoir. S’ils reviennent au gouvernement, ils continueront à appliquer servilement la politique que le patronat leur dictera. Cependant, la bourgeoisie veut continuer à gouverner directement, et cherche donc à écraser Lula, en utilisant le système judiciaire pour l’empêcher de se présenter aux élections. Ce faisant, elle pren d le risque de provoquer les travailleurs.
En finir avec le réformisme
L’année 2018 s’annonce riche en mouvements sociaux et en mobilisations pour les travailleurs du Brésil. Quelle que soit l’issue des élections présidentielles, les révolutionnaires doivent participer aux luttes aux côtés des travailleurs et des jeunes Brésiliens, élever leur niveau de conscience et construire une organisation révolutionnaire. C’est le seul moyen de résoudre la crise de la direction du mouvement social brésilien. C’est le combat d’Esquerda Marxista, notre section brésilienne.