A Cuba, le quinzième Festival du Livre a eu lieu au mois de février, dans la forteresse de La Cabaña, sur la baie de la Havane. L’événement a attiré près de 600 000 personnes venues des quatre coins de l’île, ainsi que de nombreux éditeurs et visiteurs d’autres pays, et notamment de l’Amérique latine.
L’immense popularité de ce festival témoigne de l’un des grands acquis de la révolution cubaine. Les Cubains bénéficient d’un système éducatif de haut niveau et sont à juste titre fiers du niveau culturel atteint par leur pays, où l’analphabétisme a été rapidement éradiqué dans la foulée de la révolution.
Nos camarades de la Fondation Friedrich Engels, en Espagne, ont participé au Festival pour la deuxième année consécutive, brisant l’embargo officiel décrété par l’impérialisme américain et soutenu par la Fédération Espagnole de l’Edition.
Comme en 2005, les livres et brochures qui se sont les mieux vendus étaient les écrits de Léon Trotsky publiés par la Fondation, dont La Révolution permanente, La Révolution Trahie, Terrorisme et Communisme ou encore 1905, son histoire de la première révolution russe. La Révolution bolivarienne, par Alan Woods, a également eu beaucoup de succès. Les événements au Venezuela suscitent un énorme enthousiasme chez les Cubains.
Hugo Chavez était présent lors de la cérémonie d’ouverture du Festival, et son frère, Adán Chávez, qui est ambassadeur du Venezuela à Cuba, a personnellement présenté l’édition cubaine du livre d’Alan Woods, La Raison en révolte, lors d’une réunion publique qui lui était consacrée. Le livre est publié par la maison d’édition cubaine Ciencias Sociales.
Adán Chavez est un révolutionnaire engagé et un physicien de profession. Il a expliqué que La Raison en révolte était un livre connu, au Venezuela, pour figurer parmi les « livres de Chavez ». Le président en recommande souvent la lecture dans ses discours. Récemment, lors d’une conférence de presse à Paris, Chavez ne s’est pas privé de citer le livre d’Alan aux journalistes présents. « Ce livre, a dit Adán Chávez, explique pourquoi le matérialisme dialectique est une méthode tout à fait valable pour notre époque, et qui permet de comprendre le passé, le présent et le futur. Je le recommande vivement ».
La publication du livre a bénéficié d’une large couverture dans la presse cubaine et vénézuélienne. Dr. Fidel Castro Díaz-Balart, le fils de Fidel Castro, était très impressionné par La Raison en révolte et souhaite engager une discussion avec l’auteur sur le rapport entre la science et le socialisme. Ciencias Sociales envisage la publication d’une édition cubaine du livre d’Alan Woods sur la révolution vénézuélienne. La révolutionnaire cubaine Célia Hart était également présente, pendant plusieurs jours, sur le stand de la Fondation Friedrich Engels. Son livre, Apuntes revolucionarios : Cuba, Venezuela y el socialismo internacional (Carnets révolutionnaires : Cuba, Venezuela et socialisme international), publié par la Fondation Friedrich Engels, a connu un succès remarquable au cours du Festival.
Parmi les autres publications importantes, lancées au Festival, il y avait des écrits inédits de Che Guevara, Apuntes Críticos sobre Economía Política (Notes critiques sur l’économie politique), qui comprennent une critique particulièrement sévère du Manuel d’économie politique, d’inspiration stalinienne, publié en URSS à l’époque. Che Guevara a écrit une partie de ces documents à son retour du Congo. Les textes sont très intéressants parce qu’ils donnent un aperçu de l’évolution des idées du Che sur les régimes staliniens en URSS et en Europe de l’Est, dont il caractérise la politique étrangère comme de l’« opportunisme vulgaire ».
Nous ne pouvons que nous féliciter du grand succès de ce Festival et de l’accueil chaleureux que les Cubains ont réservé à nos camarades de la Fondation Freidrich Engels.