La population suisse est régulièrement appelée à participer à des référendums, les fameuses « votations ». Début mars, elle devait ainsi prendre position sur deux sujets : la création d’une « 13e rente Assurance Vieillesse et Survivant » (AVS), c’est-à-dire d’un 13e mois de pension pour les retraités, et l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. Le résultat a été sans appel : 58,2 % des votants ont voté POUR la 13e rente, tandis que 75 % ont voté CONTRE la hausse de l’âge de départ à la retraite !
Ces votes ont été un choc pour la classe dirigeante. En 2016, une précédente votation sur l’augmentation de l’AVS n’avait obtenu que 40 % des voix. L’explication de ce changement est simple : la crise du capitalisme aggrave les conditions de vie des travailleurs, même en Suisse. Près de 300 000 personnes âgées y vivent en dessous du seuil de pauvreté, alors même que les patrons et les entreprises capitalistes continuent à empocher des sommes phénoménales. En janvier, on a appris que le PDG de Novartis avait doublé son salaire annuel, le portant à 16,2 millions de francs. Quant à la conseillère fédérale de droite Karin Keller-Sutter, qui pousse aujourd’hui des cris d’orfraie à propos des dépenses que représenterait une 13e rente, elle n’avait pas rechigné l’an dernier à ce que l’Etat garantisse 259 milliards de francs au Crédit Suisse menacé de faillite !
Une telle situation ne peut que favoriser le développement de la conscience de classe des travailleurs, qui commence à s’exprimer par des grèves mais aussi dans les urnes.
Pour autant, il ne suffit pas aux travailleurs de voter pour améliorer leur condition. Dès l’annonce des résultats, la bourgeoisie et le gouvernement ont commencé à manœuvrer pour contourner le résultat du vote. Nul doute que le gouvernement fédéral, qui est au service exclusif des magnats du capitalisme suisse, trouvera un moyen d’épargner leurs profits et de faire retomber la facture de la 13e rente sur la classe ouvrière.
En Suisse comme ailleurs, les travailleurs ne peuvent accorder aucune confiance au système politique des capitalistes. Ils ont besoin de construire une organisation qui puisse défendre un programme révolutionnaire de classe. Nos camarades suisses viennent justement d’en poser les premières pierres en fondant ce mois-ci leur Parti Communiste Révolutionnaire !