Crise du logement

Le 4 février dernier, la Fondation pour le logement des défavorisés a publié son 30e rapport annuel sur le mal-logement en France. Le constat est sans appel : la crise du logement s’aggrave.

Selon le rapport, 4 173 000 personnes étaient en situation de mal-logement, en 2024. Ce chiffre englobe celles privées de logement personnel et celles contraintes de vivre dans des conditions indignes : tentes, aires d’accueil, abris de fortune, hébergement précaire chez un tiers, etc.

Le sans-abrisme a explosé. La France compte aujourd’hui 350 000 sans-abris, un nombre qui a plus que doublé en treize ans. Ce drame touche de plus en plus de personnes âgées et d’enfants : chaque nuit, entre 1000 et 3000 mineurs dorment dehors. Selon le collectif Les Morts de la Rue, 754 sans-abris ont perdu la vie en 2024 – un triste record.

Derrière ces chiffres terribles se cache la réalité, qui elle est inquantifiable. Par exemple, seulement les sans-abris appelant le 115 – et pour qui aucune solution d’hébergement n’a été trouvée – sont comptabilisés.

Austérité et précarité 

La crise du logement n’est pas un phénomène isolé. Elle est le résultat direct de la crise du capitalisme : les contre-réformes, les politiques d’austérité et l’inflation plongent une partie toujours plus grande de la population dans la pauvreté.

En conséquence, la demande de logements sociaux explose : 2,7 millions de demandes en attente, alors que l’accès se réduit drastiquement. Moins d’un demandeur sur cinq obtient une réponse favorable dans l’année.

En parallèle, de plus en plus de foyers ne parviennent plus à payer leur loyer : en 2024, 19 000 expulsions locatives ont eu lieu. L’Etat amplifie sa politique répressive à l’égard des plus démunis et a procédé à 100 000 expulsions de squats, campements et bidonvilles.

L’ampleur inédite des politiques d’austérité prévues dans le budget 2025 aggravera la situation dramatique de centaines de millions de personnes souffrant déjà de mal-logement.

Notre programme

Pour répondre à cette situation critique, il est indispensable de s’attaquer à la propriété privée capitaliste. Une expansion massive du logement social est nécessaire, en mobilisant l’industrie du bâtiment pour construire chaque année des centaines de milliers d’habitations, jusqu’à ce que la demande soit satisfaite. Pour y parvenir, les grands groupes du BTP et leurs principaux sous-traitants doivent être nationalisés et placés sous le contrôle démocratique des travailleurs, tout comme les géants de l’immobilier qui spéculent sur les logements vacants.

Un gel immédiat des loyers s’impose, accompagné de commissions regroupant des représentants d’associations de locataires pour encadrer leur fixation. Enfin, la réduction drastique des factures de gaz et d’électricité passe par l’expropriation des grandes entreprises du secteur, qui se sont enrichies grâce à la crise pendant que de nombreux foyers restaient privés de chauffage.

Seul un gouvernement des travailleurs pourra mettre en œuvre ces mesures. En somme, pour mettre un terme aux conséquences désastreuses de la crise du capitalisme, il faut en finir avec le capitalisme lui-même.