Le 15 septembre dernier, Michel-Edouard Leclerc annonçait que l’inflation était « momentanément finie ». Cette déclaration faussement rassurante du premier patron de la grande distribution française ne signifie pas que les consommateurs peuvent espérer voir le bout du tunnel. Si l’inflation devrait se stabiliser autour de 1 % cette année, cette relative accalmie masque en effet de fortes disparités.
Les prix des produits manufacturés se sont relativement stabilisés, mais les dépenses qui pèsent le plus sur le pouvoir d’achat des ménages continuent d’augmenter. En ce qui concerne l’ensemble des produits alimentaires, la hausse est de 1,6 %, moins importante que les années précédentes. Mais les entreprises de la grande distribution concentrent la hausse des prix sur les produits de première nécessité, comme le beurre, l’huile, les pâtes, etc.
Conséquence : d’après l’association Familles de France, le prix du panier moyen en supermarché aurait progressé de 8,5 % depuis janvier 2025. Cette augmentation est d’autant plus rude que ce sont les ménages modestes qui sont les plus affectés – la part de leurs revenus consacrée à l’alimentation étant proportionnellement plus élevée.
Le prix de l’électricité a aussi flambé (+12 %) en février à la suite de la levée du bouclier tarifaire du gouvernement. Quant aux loyers, ils sont en hausse de 4,2 % en moyenne dans les grandes métropoles.
De plus en plus de familles sont donc contraintes de renoncer à des dépenses qui étaient autrefois vues comme normales : presque la moitié d’entre elles ont réduit les sorties au restaurant, un tiers ont écourté leurs vacances.
Cette situation ne risque pas de s’améliorer : l’inflation devrait continuer à remonter en 2026 et 2027 (respectivement 1,3 % et 1,8 %). Pendant ce temps, les grands capitalistes engrangent des dividendes et des profits records.
Face à la hausse des prix, le mouvement ouvrier doit revendiquer l’indexation des salaires sur l’inflation : ce n’est pas aux travailleurs de supporter la faillite du système économique actuel.