Dimanches, jours fériés, semaines de promotion, nocturnes, allongement des durées d’ouverture... Dans la grande distribution comme dans les petits commerces, le patronat du commerce et le gouvernement Villepin ne cessent d’aggraver les conditions de travail des salariés en contournant la loi ou les conventions collectives. Le centre ville de Saint-Jean-de-Luz a déjà eu la « chance » d’être classé en « zone touristique d’activité permanente », depuis l’année dernière.
Comme s’il y avait une nuée d’estivants pour faire bronzette, sur nos plages, en ce mois de février ! Cette délibération était prise avec l’aval d’un Conseil Municipal dirigé par l’UMP et dont la première adjointe n’est autre que Mme Alliot-Marie, Ministre de la Défense.
Et pourtant, en avril 2006, sous la pression du mouvement syndical, le Ministère du Travail émettait – timidement – un avis défavorable : « Je vous rappelle que notre ministère considère qu’en l’état actuel, l’activité touristique n’est pas significative sur toute l’année à Saint-Jean-de-Luz, et que l’octroi de dérogations ne se justifie donc pas sur l’ensemble de l’année ». Mais dans le même temps, les béni-oui-oui locaux du gouvernement, à Saint-Jean-de-Luz, font la démonstration de leurs mépris pour les travailleurs et leurs représentants, en passant en force. Ce n’est d’ailleurs qu’une prémisse à leur volonté d’étendre cette déréglementation à l’ensemble du secteur géographique (Côte et Pays basque) – et au delà si possible. Début mars, les syndicats lanceront une grande campagne sur cette question.
Les syndicats rappellent que « l’étalement du chiffre d’affaire du lundi au dimanche ne permettra pas de créer des emplois. Seule la masse salariale augmentera. Les prévisions du Ministère du Travail montrent que l’ouverture de tous les commerces 7 jours sur 7 se traduirait par une perte de 30 000 emplois dans les deux premières années ».
Comme l’écrit Frédéric Dayan, dans La Vie Ouvrière, le prétendu « volontariat des salariés pour travailler le dimanche […] n’est pas une notion objective dans le cadre d’une relation de subordination entre employeur et salarié. Si l’emploi de salariés le dimanche devient une règle générale, il n’y aura plus lieu de distinguer le dimanche des autres jours de la semaine. » Par ailleurs, selon un sondage BVA de juillet dernier, l’ouverture du dimanche est rejetée par plus de 75 % des salariés entre 25 et 50 ans, plus de 80 % des 50 à 60 ans, et plus de 80 % des ouvriers.