A la veille de l’ouverture de la conférence sociale de juillet dernier, la ministre Marylise Lebranchu annonçait que le point d’indice des fonctionnaires resterait gelé jusqu’à la fin 2014, anéantissant de fait la perspective ouverte par le gouvernement lui-même d’une négociation à la mi-2014, en cas de reprise de la croissance.
Le point d’indice de la fonction publique, qui détermine le calcul des salaires, a déjà reculé de 13,8 % par rapport à l’inflation depuis le 1er janvier 2000. Depuis le 1er juillet 2010, date à laquelle il a été gelé après une revalorisation de 0,5 %, il a reculé de 5,5 %, toujours par rapport à l’inflation.
Un gel du point d’indice jusqu’à la fin 2014 représente 120 à 150 euros de perte par an pour un agent de catégorie C (employé et ouvrier).
Une étude de l’INSEE publiée le 8 août et portant sur l’année 2011 conclut à une baisse globale des rémunérations des agents de la fonction publique, compte tenu de l’inflation. Ainsi, les agents de la fonction publique d’Etat, dont près de la moitié relève de l’Education nationale, ont perçu en moyenne 0,1 % de moins qu’en 2010. Pour les agents de la fonction publique territoriale, la baisse est de 0,8 % et pour ceux du secteur hospitalier de 0,6 %.
Plus d’un million de fonctionnaires – la moitié des agents de la fonction publique – ont un traitement proche du salaire minimum. Ils représentent 75,9 % des agents de la fonction publique territoriale, 49,5 % de la fonction publique hospitalière et 22,9 % de la fonction publique d’Etat.
Le refus d’une augmentation du point d’indice par le gouvernement a été justifié par le choix de concentrer ses maigres marges de manœuvre sur les agents les moins rémunérés. Pour la CGT, cette démarche isolant une catégorie par rapport à une autre est une impasse. Il faut une négociation sur l’ensemble de la grille, toutes catégories confondues.
La grille indiciaire de la fonction publique doit rester la référence
Pour la CGT, l’augmentation du point d’indice est nécessaire pour relever les salaires et les ressources des régimes de retraite des fonctionnaires. La grille indiciaire de la fonction publique doit rester la référence qui construit la rémunération des agents, suivant leur niveau de qualification, du plus modeste au plus élevé.
Les primes ayant valeur de complément de traitement doivent être intégrées dans la grille et le système de fonds de pension sur les primes doit disparaître !
Les organisations syndicales de la fonction publique (CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC et CGC) considèrent dans un communiqué commun qu’elles n’ont pas été entendues sur les revendications relatives aux rémunérations des agents. Elles sont en désaccord avec la volonté gouvernementale de ne pas aborder la question de la valeur du point d’indice avant 2014, consacrant ainsi un gel inacceptable de quatre années des salaires – et soulignent la nécessité d’en finir avec les suppressions d’emploi. Toutes ces convergences sur les revendications exigent des mobilisations de grande ampleur !