Le 23 février dernier, l’impérialisme américain pensait pouvoir en finir avec le régime de Nicolas Maduro, au Venezuela. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. La provocation des Etats-Unis et de ses laquais à la frontière vénézuélienne, sous couvert d’« aide humanitaire », s’est soldée par un cuisant échec.
Bien sûr, jamais le gouvernement américain n’a eu l’intention d’apporter de l’aide humanitaire au Venezuela. S’il voulait vraiment aider les Vénézuéliens, il commencerait par mettre fin à sa politique de sanctions économiques à l’encontre de ce pays, car ces sanctions sont l’une des principales causes de la crise économique qu’il traverse.
Démoralisation et impatience
L’opposition vénézuélienne et ses maîtres, à Washington, comptaient sur la provocation du 23 février pour mobiliser massivement les anti-chavistes et mener à son terme la tentative de coup d’Etat. Mais ils ont vite réalisé qu’ils avaient surestimé leurs forces. Leur mobilisation fut beaucoup plus faible que prévu. En conséquence, les partisans de Juan Guaidó – le président autoproclamé – sont démoralisés. Ils placent tous leurs espoirs dans une intervention militaire directe des Etats-Unis. A l’inverse, les adversaires du coup d’Etat ont montré qu’ils étaient toujours nombreux et déterminés à résister à cette ingérence impérialiste flagrante.
Les instigateurs du coup d’Etat perdent patience. Ils sentent que la situation leur échappe, après avoir surestimé l’opposition et sa capacité de mobilisation. Le gouvernement américain est mécontent de son pantin Juan Guaidó. Aussi a-t-il tenté de le transformer en martyr. Il lui a ordonné de retourner au Venezuela, le 4 mars – dans l’espoir que le gouvernement de Maduro, en l’arrêtant, fournirait une nouvelle occasion de diviser les sommets de l’armée vénézuélienne. Mais ce plan a échoué, lui aussi. Le gouvernement n’a pas arrêté Guaidó (à tort, selon nous). Pire encore : son retour au Venezuela n’a pas fait grand bruit.
Le blackout
La coupure générale d’électricité dans la majorité du pays, le 7 mars, est arrivée à point nommé pour Washington et l’opposition vénézuélienne. Les médias bourgeois se sont jetés sur cette occasion pour justifier, une fois de plus, l’ingérence des impérialistes. L’opposition a accusé le gouvernement Maduro d’être responsable de la panne du principal générateur d’électricité du pays, au barrage de Guri.
La version selon laquelle un feu de forêt aurait entraîné la coupure a été réfutée. Maduro a dénoncé plusieurs attaques du gouvernement américain sur le système informatique du barrage. Ces accusations sont crédibles : Washington a déjà eu recours à ce genre de méthodes, par le passé, et le gouvernement américain a besoin d’appuyer sa thèse d’un « désastre humanitaire » au Venezuela. Il est prêt, pour cela, à le déclencher lui-même.
A ce stade, les Etats-Unis ne veulent pas courir le risque d’une intervention militaire directe. Leur stratégie consiste à aggraver la situation économique du pays par tous les moyens, dans l’espoir que cela finisse par pousser les sommets de l’armée vénézuélienne à renverser Maduro. Pour le moment, c’est un échec.
Cette politique de sanctions économiques et de sabotage frappe d’abord les Vénézuéliens les plus pauvres, bien sûr. Mais il en faut plus pour émouvoir les Trump, Abrams, Rubio, Bolton et compagnie. Cette politique immonde fait tomber le masque de leurs soi-disant « préoccupations humanitaires ». Ils sont prêts à tout pour imposer leur gouvernement au peuple vénézuélien. Jusqu’à présent, ils ont échoué. Mais ils n’ont pas renoncé. Et pour parvenir à leurs fins, ils sont prêts à recourir aux méthodes les plus abjectes – comme des attaques sur les systèmes informatiques de l’industrie vénézuélienne.
Comment vaincre le coup d’Etat ?
La seule politique efficace, contre le coup d’Etat impérialiste, est une politique révolutionnaire. L’histoire de la révolution vénézuélienne prouve qu’il est impossible de faire la moitié d’une révolution. La bourgeoisie vénézuélienne domine toujours l’économie du pays. Forte de cette position, elle ne renoncera jamais à reprendre le contrôle de l’Etat. Dans le même temps, elle spécule sur la misère, alimente le marché noir, sabote l’économie et refuse d’investir dans la production. La seule solution, pour le peuple vénézuélien, c’est donc de renouer avec l’objectif que fixait Chavez : rompre avec le capitalisme.
Les travailleurs vénézuéliens doivent être armés pour défendre la révolution. Des milices ouvrières doivent être organisées dans chaque usine et chaque quartier. Le contrôle ouvrier dans les entreprises nationalisées doit devenir une réalité. Toutes les entreprises des capitalistes et des impérialistes engagées dans la tentative de coup d’Etat doivent être nationalisées et placées sous le contrôle démocratique des salariés. Le coup d’Etat sera balayé si l’initiative et l’énergie révolutionnaires des masses sont libérées !
Dans le monde entier, nous devons redoubler d’efforts pour développer la campagne contre l’ingérence des impérialistes au Venezuela. En France, l’ensemble du mouvement ouvrier devrait dénoncer la position scandaleuse du gouvernement Macron – qui, non content de réprimer brutalement les gilets jaunes, soutient ouvertement la tentative de coup d’Etat impérialiste au Venezuela.
Pas touche au Venezuela !
Mener la révolution à son terme !