Le Congrès mondial de la Tendance Marxiste Internationale (TMI) s’est tenu à Bardonecchia, dans le nord de l’Italie, du 25 juillet au 1er août. Près de 300 camarades étaient présents, venus de plus de 30 pays, dont l’Italie, la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Grèce, la Suisse, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, le Salvador, le Brésil, le Pakistan et le Maroc. Pour la première fois, des camarades d’Asie du Sud-Est, de Nouvelle-Zélande et de République Tchèque étaient présents. Une quinzaine de camarades de la section française ont fait le déplacement.
En amont du congrès, chaque section nationale avait élu un nombre de délégués proportionnel à ses effectifs. Seuls les délégués votaient sur les documents et décisions soumis au congrès, mais tous les camarades présents pouvaient intervenir dans les débats.
Perspectives mondiales
Le premier jour, le document Perspectives mondiales a été discuté et amendé. Ce fut une discussion très riche, qui a abordé la situation en Grande-Bretagne au lendemain du Brexit, les conséquences de l’« impeachment » au Brésil, ou encore la situation en Turquie après l’échec du coup d’Etat. Le ralliement de Bernie Sanders à la campagne d’Hillary Clinton, aux Etats-Unis, a également été discuté. Un camarade américain a souligné que malgré cette capitulation de Sanders, la vie politique avait changé de façon décisive, dans ce pays. La campagne de Sanders a prouvé que même aux Etats-Unis un nombre important d’électeurs étaient prêts à voter pour un candidat « socialiste ».
La Grande-Bretagne, la question nationale, le Staline de Trotsky
Le deuxième jour du congrès, nous avons discuté en profondeur de la situation en Grande-Bretagne dans la foulée du Brexit, en lien avec la position des marxistes sur l’Union Européenne. Nous avons également débattu de la situation explosive au sein du Parti Travailliste – et de la façon dont nos camarades britanniques doivent intervenir dans ce processus.
Le lendemain fut consacré à la question nationale qui, avec la crise du capitalisme, revient sur le devant de la scène en Catalogne, en Ecosse et ailleurs. Dans son introduction, le camarade Alan Woods a rappelé la position des marxistes sur cette question, en s’appuyant notamment sur la précieuse contribution théorique de Lénine, toujours d’une grande actualité.
Une session très importante et enthousiaste du congrès a été consacrée à la présentation de notre édition du livre de Trotsky sur Staline. Trotsky a été assassiné avant de pouvoir terminer cet ouvrage ; les éditions existant jusqu’alors étaient très insatisfaisantes. De nombreux camarades de la TMI ont travaillé d’arrache-pied sur cette nouvelle édition de Staline, en étroite collaboration avec Esteban Volkov, le petit-fils de Trotsky.
Le Pakistan, le travail dans la jeunesse
Deux commissions ont été spontanément organisées par les camarades. Dans la première, une camarade pakistanaise a expliqué comment sa section travaillait parmi les femmes de ce pays accablé par la misère et toutes sortes de pressions réactionnaires. L’autre commission a porté sur le travail dans la jeunesse, dans le but d’échanger les expériences des différentes sections dans ce domaine.
Enthousiasme
La collecte internationale a battu le record historique de l’année dernière, ce qui suffit à montrer l’enthousiasme politique des camarades de la TMI, qui va de l’avant et développe ses forces sur tous les continents.
Mais laissons le dernier mot à des camarades français ayant assisté pour la première fois à un événement mondial de la TMI. Thomas, étudiant en sociologie : « Le fait de voir l’Internationale dans son ensemble est très motivant et enrichissant politiquement. Cela permet aussi de voir comment fonctionne l’organisation. » Ryan, sympathisant : « Rencontrer des camarades venant des quatre coins d’Europe et du monde a été une expérience très enrichissante. Je pense que c’est très important de vivre concrètement le caractère international de la TMI. »