L’économie française entre en récession. La production baisse. La demande intérieure se contracte. Le chômage repart à la hausse. Le déficit commercial de la France, qui s’est creusé d’année en année pour atteindre la somme colossale de 40 milliards d’euros en 2007, s’aggrave encore. Sur la période de juin 2007 à juin 2008, il dépassait les 50 milliards.
Ainsi se trouve exposé, aux yeux de tous les travailleurs, le caractère frauduleux et mensonger de la propagande de la droite et du patronat. Pour justifier les attaques à répétition contre les retraites, les 35 heures, les droits et les conditions de travail, les services publics, l’Education et la Sécurité Sociale, on nous expliquait qu’elles favorisaient la « croissance ». L’idée que les gouvernements successifs et le patronat voulaient faire passer, c’est que les sacrifices immédiats qu’ils imposaient – pas aux riches, naturellement – finiraient par rendre l’économie plus dynamique, au profit de tous.
Nous avons désormais la preuve du contraire. Les sacrifices du plus grand nombre ont eu pour seul effet d’enrichir encore plus les riches. La classe capitaliste est une classe de parasites. Les superprofits réalisés sur le dos des travailleurs n’ont pas été réinvestis dans l’économie. La France perd des parts de marché en Europe, dans toutes les régions du monde, et même sur le marché intérieur. Au terme d’une longue période de régression sociale, nous nous retrouvons avec une économie en récession. Même la croissance – toute relative – de l’économie au cours de ces dernières années n’a pas empêché une dégradation des conditions de vie de la majorité. Mais maintenant que la récession est là, elle servira de prétexte pour accentuer encore la destruction systématique des conquêtes sociales et imposer de nouveaux reculs sociaux.
Sarkozy, Fillon, Lagarde et consorts nous disent que c’est la faute du contexte international. Aux Etats-Unis, la classe dirigeante met la débâcle économique sur le dos de la Chine. La faute est toujours ailleurs ! Le fait est qu’il s’agit d’une crise aux proportions mondiales d’un système mondial. Le capitalisme est désormais incapable d’assurer le progrès social. C’est un système qui ne peut exister qu’au détriment de la masse de la population.
Le développement d’une récession économique constitue une confirmation éclatante des perspectives élaborées par La Riposte. Et au changement de la situation objective correspond un changement dans la psychologie sociale. Ce changement prendra du temps. Mais il est déjà perceptible, surtout dans la couche la plus militante et politiquement consciente des travailleurs et de la jeunesse. Jusqu’alors prédominante, la psychologie réformiste – reposant sur l’idée que, d’une façon ou d’une autre, le capitalisme assurera une amélioration graduelle du niveau de vie – se heurte de plus en plus frontalement à la réalité matérielle de tous les jours. Au lieu d’avancer, la société recule. Le système n’autorise plus aucune nouvelle amélioration des conditions de vie. Pire encore, il ne peut plus co-exister avec les conquêtes sociales du passé. Comment croire, dans ces conditions, à un « dépassement » graduel du capitalisme, à l’élimination progressive des inégalités sociales ?
Le marxisme, jeté aux oubliettes par les idéologues du capitalisme, doit retrouver toute sa place dans le mouvement ouvrier, et particulièrement dans le PCF et la CGT. Le socialisme est plus nécessaire que jamais. Mais pour sa réalisation, il est indispensable de doter le mouvement communiste et syndical d’un programme clairement révolutionnaire, qui explique la nécessité d’arracher le pouvoir économique à la classe capitaliste, et de le placer entre les mains des travailleurs eux-mêmes.