Ce n’est pas parce qu’il y a un playboy hyperactif à l’Elysée, ou même « sur tous les fronts », que les perspectives économiques pour la France vont s’améliorer. Bien au contraire, tous les indices démontrent que la situation économique se dégrade de manière alarmante.
Le déficit commercial se creuse de mois en mois ; les parts de marché internationales des produits français se rétrécissent. A l’exception du matériel de transport – notamment aéronautique –, les exportations sont en baisse pour pratiquement toutes les catégories de marchandises. Alors que le solde du commerce extérieur était de +14,7 milliards d’euros en 2001, il était successivement de +13,9 milliards en 2002, de +4,1 milliards en 2003, de -7,2 milliards en 2004 et de -20,8 milliards en 2005. Enfin, les chiffres du commerce extérieur du mois de juin dernier font apparaître un bond de 16,5% du déficit commercial au premier semestre de 2007 (15 milliards d’euros) par rapport au premier semestre de 2006 !
Si le haut niveau de l’euro, en renchérissant les exportations, n’arrange rien du point de vue des déficits commerciaux, il n’en est pas la seule explication. En effet, le recul des produits français est tout aussi évident dans la zone euro – et même sur le territoire national. Ce déclin est la conséquence d’un sous-investissement chronique de la part des capitalistes français, tout particulièrement dans le secteur industriel. Malgré des profits qui ne cessent de grimper, la part de la plus-value réinvestie dans l’appareil productif ne suit pas. La progression de l’investissement industriel, entre 2006 et 2007, était de 0%. Ce chiffre, conjugué à ceux du commerce extérieur, constitue une illustration flagrante de la nature parasitaire du capitalisme, à notre époque. Une petite minorité de la population engrange des richesses colossales au détriment de l’économie nationale et de la vaste majorité de la population.
Sarkozy s’est vanté de pouvoir atteindre un taux de croissance du PIB de 4% par an, au cours de son mandat, et de 2,5% en 2007. Or, comme nous l’avons expliqué dans notre brochure Perspectives et tâches des communistes, même si ces chiffres pouvaient être atteints, ils ne signifieraient nullement une amélioration des conditions de vie du plus grand nombre. Aujourd’hui, la croissance de la production se réalise au détriment des conditions de travail et de rémunération des salariés, car ce n’est que dans ces conditions que la production devient suffisamment rentable aux yeux des rapaces capitalistes qui contrôlent l’économie.
Mais de toute façon, les objectifs de croissance de Sarkozy n’ont pratiquement aucune chance d’être atteints. La croissance actuelle du PIB est très faible. Elle n’était que de 0,3% au deuxième trimestre de 2007, après 0,5% au premier. Dans ces conditions, il semble peu probable qu’elle puisse atteindre 2% sur l’année.
A ce sombre tableau s’ajoutent les répercussions de la crise du secteur immobilier, aux Etats-Unis, et la perspective d’une crise de surproduction en Chine. Dans ces conditions, malgré le trucage notoire des statistiques du chômage, la réalité du marché du travail ne peut que se détériorer dans les mois à venir, contrairement aux engagements de Sarkozy.
Les capitalistes et Sarkozy disposent de moyens considérables pour manipuler l’opinion, masquer leurs véritables intentions et bercer le public d’illusions. Mais la persistance des inégalités sociales, la « grande pauvreté », la crise du logement, la détérioration des services publics, la dégradation de la situation dans les quartiers, dans les écoles et les hôpitaux, ne manqueront pas de rajouter à la colère et à l’amertume que cachent les sondages sur la « popularité » du président.
De grandes luttes nous attendent, au cours desquelles les jeunes et les travailleurs les plus impliqués, les plus militants, les plus conscients, seront à la recherche d’une alternative sérieuse au capitalisme. Par le renforcement des idées marxistes de La Riposte dans le PCF, le MJCF et l’ensemble du mouvement ouvrier, nous nous donnerons les moyens de répondre à leurs attentes.