A l’heure où nous écrivons ces lignes, la COP26 de Glasgow n’est pas terminée. Pourtant, nous pouvons d’ores et déjà annoncer qu’elle ne débouchera sur aucune mesure capable d’enrayer la crise environnementale. L’ONU s’est spécialisée dans l’organisation de réunions où des politiciens bourgeois et des grands capitalistes font de longs discours remplis de promesses creuses. Jeff Bezos, par exemple, est venu à Glasgow pour afficher ses préoccupations environnementales – quelques semaines après avoir gaspillé d’énormes ressources pour faire son petit saut dans l’espace.
En 2015, la COP21 de Paris avait été célébrée par la presse bourgeoise comme un immense progrès dans la lutte contre le changement climatique. Mais la plupart de ses « engagements » solennels sont restés lettre morte. « La faute à Trump ! », clame la presse officielle. En réalité, tous les gouvernements bourgeois ont jeté aux orties les « Accords de Paris ». Macron, par exemple, a beaucoup, beaucoup parlé, mais n’a rien fait de concret.
Pour la COP26, les dirigeants occidentaux ont une excuse toute trouvée : Poutine et Xi Jinping n’ont pas jugé utile de faire le déplacement ; ils seront donc désignés comme les responsables de l’échec programmé de ce sommet « de la dernière chance ».
L’impasse capitaliste
Le cirque médiatique et diplomatique de Glasgow est en complet décalage avec la gravité de la crise climatique. Celle-ci n’est plus une menace lointaine, mais un phénomène bien réel, marqué par la multiplication des crues, des sécheresses et des incendies (entre autres). D’après l’actuel consensus scientifique, pour éviter des conséquences irréversibles et insoutenables, la hausse de la température devrait être limitée à 1,5 °C par rapport aux niveaux pré-industriels. Cela suppose d’atteindre la neutralité carbone totale d’ici à 2050. Or, malgré tous les sommets mondiaux, 84 % de la consommation d’énergie provient toujours des énergies fossiles.
D’autres solutions existent, pourtant. Par exemple, en 2019, un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) expliquait que « sur la base des ressources de pointe disponibles [aujourd’hui], l’éolien offshore pourrait potentiellement produire de quoi satisfaire 18 fois la demande actuelle d’électricité ». Cependant, sous le capitalisme, une transformation aussi radicale des réseaux énergétiques est impossible dans les délais nécessaires pour éviter une catastrophe irréversible. En effet, cela implique des investissements colossaux, à rebours des tendances actuelles des marchés : d’après l’AIE, en 2020, les investissements dans les énergies renouvelables n’ont représenté que 1 % des dépenses de l’industrie pétrolière et gazière.
La résolution de la crise environnementale ne dépendra pas de la « bonne volonté » des grandes entreprises capitalistes, qui ont les yeux rivés sur leurs profits. Il faut arracher les principaux leviers de l’économie des mains de leurs propriétaires privés : c’est la condition préalable à des investissements massifs dans les énergies renouvelables et à la mise en œuvre de sérieuses mesures de réduction de la pollution. Il faudra planifier cette transformation à l’échelle mondiale pour enrayer la crise climatique sans, pour autant, condamner à la misère des millions de personnes dans les pays les plus pauvres. En bref, la résolution de cette crise suppose de remplacer le capitalisme par une planification socialiste et démocratique de l’économie.