Près de 100 militants se sont réunis à Paris, les 16 et 17 juin, pour le Congrès national de Révolution, qui est la section française de la Tendance Marxiste Internationale (TMI).

Les congressistes venaient de Paris, Toulouse, Marseille, Lyon, Montpellier, Grenoble, Brest, Morlaix, Lille et Rambouillet. Des militants de nos sections suisse et belge ont aussi fait le déplacement. Enfin, le Secrétariat International de la TMI était représenté par Fred Weston.

Perspectives mondiales

Fred a introduit la première session, consacrée aux « perspectives mondiales », c’est-à-dire aux principaux développements économiques, politiques et sociaux à l’échelle internationale. Il a notamment retracé les différentes étapes de la crise organique du capitalisme depuis la récession mondiale de 2008, en insistant sur le profond impact de cette crise sur la conscience des masses, dans tous les pays.

Une fraction croissante de la jeunesse et des travailleurs commence à tirer des conclusions révolutionnaires. C’est la base objective des énormes progrès de la TMI, ces dernières années. Ce sera aussi la base de nos succès futurs, à condition que nous sachions prendre les bonnes initiatives au bon moment. Fred a donné l’exemple de l’actuelle campagne de notre section britannique, dont les militants recouvrent le pays d’affiches et de stickers proclamant : « Tu es communiste ? Organise-toi ! ». En réponse à cet appel, des centaines de jeunes ont contacté nos camarades britanniques.

Perspectives pour la France

La deuxième session, samedi après-midi, portait sur le document d’orientation du Congrès : les Perspectives pour la France 2023. Rédacteur-en-chef de Révolution, Jérôme Métellus a introduit les débats et balayé de nombreux thèmes, dont le déclin de l’impérialisme français, la crise de régime, la lutte contre la réforme des retraites, l’émergence d’une aile gauche au sein de la CGT et les contradictions internes de la NUPES.

La dynamique du capitalisme français oriente le pays vers une série d’affrontements majeurs entre les classes. Tout l’enjeu, pour Révolution, consiste à construire une organisation révolutionnaire suffisamment solide pour permettre à notre classe de prendre le pouvoir, d’exproprier la bourgeoisie et d’engager la transformation socialiste de la société. Or, en France comme ailleurs, c’est d’abord de la jeunesse étudiante et ouvrière que viendront les cadres de ce parti révolutionnaire.

Après le vote d’un certain nombre d’amendements, le document d’orientation a été adopté par les délégués. Il sera très prochainement publié et diffusé sous forme de brochure. [1]

Esteban Volkov

Au tout début de notre Congrès, nous avons appris la mort d’Esteban Volkov, le petit-fils du révolutionnaire russe Léon Trotsky. Esteban vivait avec Trotsky à Mexico lorsque ce dernier a été assassiné par un agent de Staline, en août 1940. Alors âgé de 14 ans, Esteban a été profondément marqué par cet événement tragique. Toute sa vie, il a défendu la mémoire et l’héritage politique de son grand-père. Il collaborait étroitement avec la TMI depuis de nombreuses années. En hommage à cet ami et camarade, le Congrès de Révolution a observé une minute de silence.

Construire la TMI !

La journée de dimanche fut consacrée aux discussions sur le travail concret de notre organisation, ainsi que sur ses finances, ses structures internes et l’élection de sa direction.

Notre organisation mène un travail systématique sur un certain nombre d’universités. Nous y vendons notre journal, nos livres et nos brochures, tout en organisant des « Cercles marxistes », soit une douzaine de réunions publiques par an sur chaque fac où nous sommes actifs. L’an prochain, nous animerons des réunions des Cercles marxistes – sur des thèmes souvent théoriques ou historiques – dans une dizaine d’universités à travers le pays. Notre Congrès a discuté des moyens d’améliorer les différents aspects de ce travail, qui constitue la colonne vertébrale de notre activité.

Notre intervention systématique sur les universités et notre insistance sur la théorie marxiste nous valent les sarcasmes réguliers d’organisations qui nous reprochent de négliger « les luttes concrètes » des travailleurs. Au fond, cette critique révèle une incompréhension du rôle crucial de la théorie dans la construction d’un parti révolutionnaire. Lénine (entre autres) a pourtant insisté sur ce point, comme c’est bien connu [2]. Mais ce qui est « connu » n’est pas forcément compris ! Par ailleurs, notre journal mensuel n’est pas seulement diffusé sur les facs, mais aussi sur les manifestations et dans le mouvement ouvrier en général. Nous ne construisons pas une organisation « étudiante ». Nous construisons une organisation prolétarienne. Nous suivons attentivement tous les développements de la lutte des classes et y intervenons dans la mesure de nos forces.

L’enthousiasme et la détermination de ce Congrès se sont reflétés de bien des manières, et notamment dans le montant de la collecte, qui a recueilli près de 34 000 euros. Cette collecte, qui sera partagée entre la TMI et sa section française, est ouverte jusqu’au Congrès mondial de l’Internationale, début août. Pour nous soutenir, faites un don !


[1] A commander sur notre Marché rouge.

[2] Dans Que faire ?, il affirmait : « Pas de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire ».

Tu es communiste ? Rejoins-nous !