Depuis plusieurs années, des groupes d’extrême droite, se revendiquant plus ou moins ouvertement du fascisme et du nazisme, se développent à Lyon en profitant de l’inaction des autorités municipales et préfectorales. Il s’agit là d’un plan conscient visant à faire de Lyon un laboratoire de développement de l’extrême droite à l’échelle locale. Les incidents violents se sont multipliés, allant de l’agression en pleine rue au pillage de boutiques, en passant par l’attaque de manifestations pacifiques ou de locaux politiques. Cette succession effrénée d’agressions et de provocations a culminé dans la période récente par l’attaque de trois bars et cafés lyonnais, menée par des groupes de voyous fascistes. Ces attaques ont été menées par des groupes allant jusqu’à plusieurs dizaines d’individus et ont été motivées soit par la haine raciale, soit par la volonté d’attaquer les forces politiques de gauche et leurs lieux de prédilection supposés.
A cause de l’inaction des pouvoirs publics, qui tolèrent cet état de fait, le quartier du Vieux Lyon est devenu le pré carré de bandes fascistes, qui y font régner la terreur par des agressions répétées de passants ou de commerces. Les militants politiques et syndicaux progressistes ne peuvent plus se rendre dans ce quartier sans prendre le risque d’être insultés, agressés ou tabassés. Et ce, alors que la manifestation du samedi 16 février dernier a montré, par sa taille imposante, que la majorité de la population de cette ville ne veut pas de cette « occupation » du Vieux Lyon par les groupes fascistes.
Contrairement à ce que peut laisser croire leur rhétorique populiste, les fascistes ne sont pas les alliés des couches populaires, ils sont les chiens de garde de la bourgeoisie, chargés de compléter l’Etat et ses méthodes légales de répression par la violence systématique. Le mouvement ouvrier est le principal ennemi des fascistes et le principal obstacle sur leur route. Les salariés et leurs droits sociaux et politiques sont les premières cibles du fascisme, qui s’attaque à tous les moyens dont les travailleurs disposent pour se défendre et se faire entendre : partis politiques, syndicats, journaux et associations. Convaincue que seules l’unité et l’organisation des travailleurs leur permettront de se défendre face à la menace des groupes fascistes, nous condamnons fermement les attaques fascistes locales et appelle les classes populaires lyonnaises à se rassembler pour repousser les attaques dont elles sont victimes.