Le 36e congrès du PCF se tiendra au mois de février prochain. Les idées et propositions défendues par les militants communistes de La Riposte seront présentées sous la forme d’un texte alternatif. C’était déjà le cas en 2008 avec le texte n° 2 du 34e congrès :Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme.
Le congrès du parti se réunira dans le contexte d’une crise économique aux conséquences sociales désastreuses. Cette crise n’est pas seulement européenne. Elle affecte pratiquement tous les pays du monde.
Selon les schémas officiels, les traités européens successifs et la monnaie unique devaient garantir la croissance économique et la paix sociale à l’ensemble de l’Union Européenne. Il ne reste plus rien de ces perspectives mirobolantes. L’Europe est devenue l’un des principaux foyers d’instabilité économique dans le monde. La dette publique européenne s’élève à plus de 10 000 milliards d’euros, soit un quart de la dette publique mondiale. L’alourdissement progressif de la dette mine la solvabilité des Etats. L’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne sont en récession. La France n’en est pas loin. L’économie de la Grèce s’est effondrée. Les interventions de la BCE et du FMI n’ont fait qu’empirer les choses. Sur la base du capitalisme, « l’Europe sociale » n’est qu’une chimère.
En France, il y a 5 millions de demandeurs d’emplois, toutes catégories confondues, et près de 9 millions de pauvres. Les entreprises ferment ou délocalisent. La base industrielle du pays ne représente plus que 12 % de son PIB. En 2011, le déficit commercial était de 75 milliards d’euros. Le capitalisme a ruiné les finances publiques. La dette publique s’élève désormais à 1 800 milliards d’euros. Plus de la moitié des revenus de l’Etat passe dans le service de la dette. Les capitalistes sont devenus une classe totalement parasitaire. Il n’y a que le profit qui les intéresse. Ils s’efforcent par tous les moyens possibles d’aggraver l’exploitation des travailleurs. Ils veulent détruire toutes les conquêtes sociales du passé.
Hollande et son gouvernement sont les prisonniers volontaires de ce système. Sur toutes les questions essentielles, ils s’alignent sur les intérêts capitalistes. Leur programme est un programme d’austérité qui ne dit pas son nom. A nous d’incarner l’alternative à gauche !
Le PCF et le Front de Gauche
La campagne présidentielle du Front de Gauche, autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, a donné lieu à des manifestations et des rassemblements massifs. Elle a montré que des centaines de milliers, voire des millions de gens, cherchent des solutions concrètes à la crise du capitalisme. Ceci indique le potentiel qui existe pour renforcer le PCF, mais pose aussi la question de l’identité politique du PCF, de son apport spécifique dans le cadre du Front de Gauche.
Le programme L’Humain d’abord a eu un impact majeur. Ses revendications militantes contrastaient avec le vide du programme de François Hollande. Dans le parti, L’Humain d’abord a mis les questions de programme au cœur de nos discussions, à un niveau que nous n’avons pas connu depuis longtemps. Son contenu ne fait pas l’unanimité. Dans un parti regroupant des dizaines de milliers de militants, le contraire serait étonnant.L’Humain d’abord était conçu non pas comme un programme achevé et immuable, mais comme une première ébauche susceptible d’être améliorée.
Le Front de Gauche est une alliance. L’union fait la force. Mais au sein de cette alliance, nous voulons que le PCF ait son identité propre. Et l’identité d’un parti, c’est avant tout son programme, ses objectifs. A notre avis, le PCF doit incarner l’élément révolutionnaire du Front de Gauche. Il devrait défendre un programme qui frappe au cœur du système capitaliste. Bien évidemment, les communistes participent activement à tous les combats contre les conséquences néfastes du système, à toutes les luttes pour l’emploi, pour des salaires et des conditions de travail dignes, pour une santé et une éducation publiques de qualité, pour la construction de logements sociaux, contre les discriminations raciales, etc.
Ces luttes sont souvent brisées par l’acharnement des capitalistes et des gouvernements. Ce n’est pas pour autant que nous cesserons de combattre. Mais l’expérience nous apprend que, dans le meilleur des cas, les concessions arrachées par des luttes ne peuvent jamais être considérées comme définitivement acquises tant que l’économie et la société demeurent soumises au joug des capitalistes. Ce qu’ils cèdent un jour, ils le reprennent le lendemain.
Pour un programme communiste
D’où l’importance cruciale d’un programme résolument communiste. Des solutions superficielles ne seront d’aucune efficacité. Nos revendications immédiates doivent être liées à la nécessité de briser l’emprise des capitalistes sur l’économie et sur l’Etat. Concrètement, cela signifie la nationalisation de toutes les banques, de tous les organismes de financement et compagnies d’assurance, ainsi que de toutes les grandes entreprises industrielles et commerciales. Cependant, ces nationalisations ne doivent pas ressembler à celles du passé. Elles doivent placer le contrôle et la direction de l’économie fermement entre les mains des travailleurs, pour permettre une planification démocratique de la production dans l’intérêt de la masse de la population. Il faut en finir avec le capitalisme en France et en Europe.
Notre texte alternatif pour le 36e congrès développera notre analyse de la crise et notre point de vue sur ce que devrait être le programme du PCF. Il insistera également sur la nécessité d’une approche résolument internationaliste. Il affirmera l’importance primordiale de la théorie et de la formation de nos militants, notamment en ce qui concerne les idées fondamentales du marxisme. Il évoquera aussi la nécessité de démocratiser le fonctionnement interne du PCF.
Si vous voulez recevoir le texte alternatif lorsqu’il sera prêt – ou nous proposer dès maintenant des idées sur son contenu –, écrivez-nous.