Une cinquantaine d’organisations politiques et syndicales appellent à manifester, dimanche 30 septembre à Paris, contre le « traité budgétaire européen » qui doit être soumis au Parlement début octobre. Le PCF et le Font de Gauche, à l’initiative de cette mobilisation, y ont jeté toutes leurs forces. La Riposte appelle à y participer massivement.
Au-delà des mots ordre qui sont à l’origine de cette manifestation (l’opposition au traité et l’exigence d’un référendum), celle-ci doit permettre de cristalliser la colère et la combativité qui montent, dans le pays, face à la régression sociale, aux coupes budgétaires, aux plans sociaux en cascade, à l’accroissement de la pression fiscale sur les plus pauvres et à toutes les conséquences désastreuses de la crise du capitalisme en général. De fait, les politiques réactionnaires prescrites par le bien renommé « traité de la rigueur » sont déjà très largement à l’œuvre dans les pays d’Europe – non simplement dans la prose technocratique d’un traité capitaliste, mais surtout dans les politiques concrètes qui sont menées jour après jour. Ce traité servira de prétexte juridique pour poursuivre et intensifier cette politique de remise en cause de toutes nos conquêtes sociales.
Le traité de Maastricht (1993) exigeait que les déficits budgétaires des pays signataires ne dépassent pas 3 % du PIB. Leur dette publique devait rester inférieure à 60 % du PIB. Des « sanctions » étaient prévues à l’encontre de ceux qui ne respecteraient pas ces règles. Quelques années plus tard, ces règles étaient violées par de nombreux pays signataires, dont la France et l’Allemagne, qui en étaient les architectes. La dette et les déficits de la plupart des pays européens s’envolaient. Et comme il est assez rare qu’un policier se sanctionne lui-même, on n’a plus entendu parler des « sanctions » prévues par le traité. Ou plus exactement, c’est la masse de la population qui a été sanctionnée, sous la forme de politiques de rigueur et d’attaques en tous genres contre ses conditions de vie.
Nous pouvons prédire sans l’ombre d’un doute que l’exigence du nouveau traité – maintenir les déficits publics à moins de 0,5 % du PIB – ne sera pas davantage respectée. Cette surenchère (de 3 à 0,5 %) fait penser à la logique désespérée d’un sportif qui, incapable d’atteindre un objectif donné, s’en fixerait un plus difficile encore. Ce traité porte d’ailleurs en lui-même les éléments de sa propre nullité : les coupes budgétaires qu’il appelle ne peuvent que précipiter une récession, donc miner les recettes fiscales, donc… aggraver les déficits. De leur point de vue, les capitalistes n’ont pas d’alternative à ce cercle vicieux qui consiste, au fond, à transférer tout le poids de la crise sur les épaules de la masse de la population. Et de fait, la seule alternative, c’est la rupture avec le capitalisme en crise et la transformation socialiste de la société, en France et à l’échelle européenne.
RDV à 13h30 place de la Nation pour un départ en direction de place d’Italie.