Courrier de représentants du mouvement ouvrier et communiste espagnol :
Chers camarades,
Nous avons pris connaissance du texte alternatif Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme. Les idées, le programme et l’approche internationaliste présentés dans ce texte mériteraient d’être mieux connus – en France, bien sûr, mais aussi dans les autres pays européens. L’Espagne, comme le reste de l’Europe, est frappée de plein fouet par la crise du capitalisme international. Pour les travailleurs et pour les jeunes, cela signifie que l’offensive des capitalistes et du gouvernement va redoubler d’intensité. Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme explique bien comment, surtout depuis le début des années 90, nous avons subi une offensive idéologique majeure pour convaincre les travailleurs que le socialisme était mort, et que le seul système possible était le capitalisme. Beaucoup de travailleurs, y compris les plus militants, ont été désorientés et démoralisés par cette pression idéologique. Et les partis de gauche, en France comme en Espagne, ont été également affectés.
Les idées que défendent les dirigeants actuels du PCF ressemblent beaucoup à celles qui ont gravement affaibli le PCE . Il pouvait sembler que le PCF allait suivre cette même voie. Mais Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme nous montre que les idées du marxisme sont toujours vivantes, dans le PCF. Nous espérons qu’elles trouveront une base de soutien de plus en plus importante, dans les années à venir. Chaque pas en direction d’un rétablissement des idées du marxisme, en France, nous aidera dans notre propre lutte, en Espagne, contre le système capitaliste.
Juanjo López, Secrétaire Général du Syndicat des Etudiants
Juan Ignacio Ramos, Président de la Fondation Frédéric Engels
Xaquin García Sinde, Candidat de la Gauche Unie (Izquierda Unida) aux élections législatives (à Coruña)
Santiago Jimenez, Coordinateur politique de la Gauche Unie à Villaverde del Rio (Séville), et responsable, à Séville, du Parti Communiste d’Andalousie.
Felipe Palacio, Membre du Conseil Politique de la Gauche Unie à Guadalajara
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Courrier de camarades dirigeants de Refondation Communiste (PRC - Italie) :
Chers camarades,
Nous avons appris avec un immense plaisir que votre document Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme a été présenté pour le 34e Congrès du PCF. Lors du dernier Congrès du PRC italien, en juillet, nous avons nous-mêmes présenté un document qui a été décisif dans la défaite des dirigeants droitiers et liquidateurs du PRC (Vendola et Bertinotti), ainsi que dans l’impulsion d’un net tournant à gauche du parti.
Nous luttons pour revitaliser toutes les structures du parti et armer Rifondazione Comunista d’un programme et de méthodes marxistes, afin d’intervenir efficacement dans les luttes révolutionnaires à venir et mettre un terme à l’exploitation capitaliste. Notre objectif immédiat est de consolider le tournant à gauche initié par le dernier congrès, et prendre les mesures nécessaires pour enraciner profondément notre parti dans la jeunesse et la classe ouvrière. Ces dernières années, le PRC a été gravement affaibli par la politique de collaboration de classe mise en œuvre par sa direction. Cette politique impliquait, d’une part, la participation à un gouvernement de coalition dominé par des partis bourgeois, ce qui a mené à une débâcle électorale et à la disparition de la gauche au sein du Parlement italien. D’autre part, on a assisté, au sein du PRC, à un profond processus de liquidation politique, idéologique et organisationnelle, avec comme perspective la dissolution du parti dans un « nouveau » parti de gauche – sans lien avec les idées et les traditions du communisme.
Suite à la dernière débâcle électorale, la base du parti a réagi et permis de mettre un terme à ce processus de liquidation. L’idée d’un tournant à gauche est le point central de la résolution adoptée lors de notre Congrès national de juillet. Désormais, une longue lutte nous attend. Nous devons reconstruire le parti, recouvrer force et autorité. Ce faisant, il est d’une grande importance, pour nous, que nous ne menions pas ce combat seuls, en Italie, mais à l’échelle internationale. Les idées authentiques du communisme et du marxisme sont plus que jamais nécessaires – que ce soit en France, en Italie ou dans tout autre pays. Ces idées seules peuvent armer le mouvement ouvrier avec les outils indispensables pour mener son combat, en particulier face à la crise du capitalisme qui dévaste l’économie et montre d’une façon limpide la complète faillite de ce système à l’échelle mondiale.
Salutations communistes,
Claudio Bellotti (Secrétariat national du PRC)
Alessandro Giardiello (Direction nationale du PRC)
Jacopo Renda, Antonio Santorelli, Simona Bolelli, Dario Salvetti, Sonia Previato, Lidia Luzzaro, Mario Iavazzi (Comité Politique National du PRC)
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Lettre de Serge Goulart, Coordinateur national du Mouvement des usines occupées (Brésil)
Chers camarades,
Nous avons appris avec enthousiasme que votre document, Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme, a été officiellement présenté comme texte alternatif pour le 34e Congrès du PCF. Les marxistes brésiliens accueillent avec joie le fait qu’une plate-forme marxiste ait réuni des centaines de signatures dans ce qui fut l’un des plus puissants Partis Communistes au monde.
Nous comprenons et partageons votre lutte, qui dans une certaine mesure est analogue à celle que nous menons, ici, contre la dérive social-démocrate imposée par la majorité de la direction actuelle de notre parti, le Parti des Travailleurs brésilien (PT).
Au sein du PT, la Gauche Marxiste défend, elle aussi, une plate-forme authentiquement communiste. Nous en appelons aux militants du PT pour qu’ils défendent les objectifs et perspectives sur lesquels le PT a été formé : l’indépendance de classe, la défense des revendications des exploités et la lutte pour le socialisme – c’est-à-dire pour l’abolition du régime du propriété privée des grands moyens de production.
Nous, membres fondateurs du PT, refusons l’abandon de ses racines. Nous restons dévoués à la cause de la classe ouvrière. Or, une fois au gouvernement, la majorité de la direction du PT a appliqué une politique de privatisations des entreprises d’Etat : les routes, le pétrole, le gaz, l’énergie et les services. Ils sont même en train de transférer au secteur privé le contrôle de grandes parties de la forêt amazonienne.
Le gouvernement Lula, appuyé par une « large coalition » impliquant de vieux partis bourgeois (y compris l’un des partis officiels de la dictature de 1964-80), soutient les propriétaires terriens contre la réforme agraire. Il encourage la spéculation sur les marchés financiers. A la demande de l’impérialisme américain, ce gouvernement a également envoyé des troupes pour opprimer le peuple d’Haiti – sous la bannière de l’ONU.
Du fait de cette politique, le parti perd des adhérents et du terrain électoral dans les grandes villes.
Nous pensons que les militants du PT doivent réfléchir à l’histoire du PCF et à ce que furent les conséquences, pour ce parti, d’une adaptation au système capitaliste. Aussi, votre lutte pour les idées authentiques du marxisme renforce notre confiance et notre combat, ici, au Brésil.
Comme Coordinateur national du Mouvement des usines occupées, je sais à quel point les travailleurs ont besoin de partis fermement déterminés à lutter contre l’impérialisme et pour le renversement du capitalisme.
Nous vous envoyons nos salutations fraternelles et vous souhaitons un grand succès dans les débats de ce congrès du PCF. Nous sommes avec vous !
Salutations internationalistes,
Serge Goulart
Coordinateur national du Mouvement des usines occupées (Brésil)
Secrétaire National de la Gauche Marxiste du PT
Photo : Serge Goulart s’adressant aux travailleurs d’une usine occupée
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Lettre de Jorge Martin, Secrétaire International de la campagne Pas touche au Venezuela !
Chers camarades,
Après avoir lu Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme, que vous soumettez à la discussion du 34e Congrès du PCF, je tiens à vous féliciter pour l’importance que vous accordez, dans ce texte, à la révolution latino-américaine. A mon avis, c’est une question clé pour le mouvement communiste, à l’échelle mondiale. Comme vous l’écrivez à juste titre : « Au Venezuela, des millions d’hommes et de femmes "ordinaires", les "esclaves du capital", se sont levés en masse, à plusieurs reprises, pour prendre en main leur propre destinée. Les tentatives contre-révolutionnaires successives ont été repoussées. La révolution vénézuélienne a eu un énorme impact, bien au-delà des frontières de ce grand pays. Elle a grandement contribué à renforcer la lutte des travailleurs et des paysans sur le continent latino-américain. Les mouvements insurrectionnels en Bolivie et au Mexique se sont inspirés de son exemple. »
Ceci est extrêmement significatif, surtout si on tient compte du fait que ces événements interviennent après 20 ans de propagande pro-capitaliste, dans le monde entier, sur l’impossibilité du socialisme. Le capitalisme était supposé être le seul système possible. Or, la révolution vénézuélienne a remis la question du socialisme à l’ordre du jour. Comme vous l’expliquez, dans votre document, la révolution vénézuélienne « a remis les idées révolutionnaires, les idées du marxisme, au cœur des discussions dans le mouvement ouvrier latino-américain, et même à l’échelle internationale. Les événements au Venezuela, en Bolivie et ailleurs signifient qu’après toutes ces années pendant lesquelles les capitalistes ont décrété la mort définitive de notre cause, la révolution socialiste est de nouveau à l’ordre du jour ! »
Ceci dit, la révolution latino-américaine n’est pas seulement une question théorique, un sujet de discussion. Il est également crucial que tous ceux qui luttent pour la transformation socialiste de la société participent activement aux mouvements de solidarité avec les révolutions vénézuélienne, bolivienne et cubaine. Ces dernières semaines, il y a eu des préparations et des tentatives de coups d’Etat au Venezuela et en Bolivie. La défaite d’une de ces révolutions serait une défaite pour toute la classe ouvrière internationale. Le mouvement ouvrier est internationaliste ou il n’est rien. Or, je sais que La Riposte a joué un rôle crucial pour développer ce travail, à travers la campagne Pas touche au Venezuela !
Il est très regrettable que le Conseil National du PCF ait adopté un document de discussion, pour le Congrès, qui ne mentionne même pas le Venezuela, Cuba et la Bolivie – et n’évoque la révolution latino-américaine qu’en passant.
Ainsi, je félicite les camarades de La Riposte pour le travail acharné qu’ils mènent afin de placer la révolution latino-américaine à la place qui lui revient dans les discussions au sein du PCF.
Salutations révolutionnaires,
Jorge Martín
Photo : Jorge Martin (debout), lors d’une réunion sur la révolution vénézuélienne