Les médias capitalistes poussent la candidature de François Bayrou, en essayant de présenter l’UDF comme une sorte de droite plus conciliante, plus « humaine » que les requins de l’UMP. Cela prouve que la classe dirigeante n’a pas tellement confiance dans le fait que Sarkozy puisse l’emporter. Avec Bayrou, elle essaye de poser un filet au « centre », pour y piéger des électeurs rebutés par Sarkozy, et limiter ainsi les chances de la gauche.
Mais dans la pratique, il n’y a aucune différence significative entre l’UDF et l’UMP. Bayrou a tout simplement opéré un repli stratégique, depuis l’échec de la tentative d’imposer le CPE. La défaite infligée au gouvernement par les jeunes et les travailleurs, au printemps dernier, a incité l’UDF à prendre ses distances avec l’UMP, comme autant de rats quittent un navire en train de couler. Jusqu’alors, les 30 députés UDF avaient apporté un soutien presque sans faille aux 360 députés UMP. La tentative, de la part de Bayrou, de se démarquer de Sarkozy par des discours ne doit pas faire oublier ses actes.
L’UDF a approuvé les lois réactionnaires du gouvernement, sous Raffarin comme sous Villepin. Elle a également approuvé la déclaration de politique générale de Raffarin en 2002. Elle a soutenu la loi Fillon sur les exonérations de cotisations patronales. Elle a soutenu les privatisations, les lois « sécuritaires » de Sarkozy, la loi Fillon pour casser les retraites, les mesures rétrogrades prises contre la Sécurité Sociale, la suppression du jour férié (lundi de Pentecôte), la loi Ollier sur le temps de travail, les directives préparant la privatisation de la Poste, l’instauration de l’état d’urgence en novembre 2005 – et ainsi de suite.
UMP et UDF sont d’accord sur tout quand il s’agit de défendre les intérêts des capitalistes. Aux prochaines élections, faisons tout notre possible pour les envoyer ensemble à la poubelle.