Le 1er novembre, une nouvelle loi antiterroriste est entrée en vigueur. Elle inscrit dans le droit commun plusieurs dispositions liberticides prévues par l’état d’urgence, qui est ainsi « levé » après avoir été renouvelé à six reprises. Entre autres choses, les préfets et le ministère de l’Intérieur pourront décider de leur propre initiative – sans solliciter l’accord d’un juge – d’assignations à résidence, de perquisitions et de fermetures de lieux de culte.
Cette nouvelle loi « sécuritaire » est la douzième du genre en quinze ans. Et comme les précédentes, elle n’aura aucune réelle efficacité en matière de lutte contre le terrorisme. Selon Médiapart, à peine 0,3 % des perquisitions administratives menées sous l’état d’urgence ont conduit à des mises en examen. Surtout, chacun voit bien qu’il est pratiquement impossible d’empêcher un individu de commettre un attentat dès lors que sa décision de « passer à l’acte » n’a pas été repérée par les services de renseignement. Or ceux-ci ne cessent de dire qu’ils manquent de moyens. Et la presse souligne souvent leur désorganisation : les différentes structures « anti-terroristes » coopèrent plus ou moins... mal. La nouvelle loi, censée nous « protéger », ne dit pas un mot de tout cela.
La France insoumise et le PCF ont eu raison de s’opposer à cette loi. Elle ne servira à rien contre le terrorisme, mais elle sera utilisée, à l’avenir, contre nos libertés démocratiques – et notamment contre le mouvement ouvrier. C’est ce que souligne toute l’histoire de ce genre de lois, dont les formulations sont suffisamment vagues pour viser des terroristes comme des syndicalistes, par exemple, dont l’action serait jugée « dangereuse ». L’accroissement du pouvoir des préfets et de la police aura aussi pour conséquence de renforcer la « chasse aux migrants » et le racisme d’Etat.