Mardi 12 mars, une centaine d’étudiants ont occupé un amphithéâtre de Sciences Po Paris pour protester contre le massacre en cours à Gaza. C’était intolérable pour le gouvernement et la presse bourgeoise, qui sont immédiatement passés à l’offensive à coup de calomnies et de menaces !
Une avalanche de propagande calomnieuse
D’après la presse bourgeoise, une étudiante pro-israélienne aurait été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre occupé, sur fond de « cris antisémites ». Problème, le témoignage de cette étudiante, publié dans Le Parisien, est légèrement différent : on lui a permis d’entrer, mais elle aurait dû affronter des regards hostiles et, plutôt que des cris antisémites, elle aurait entendu quelqu’un lui dire « on te connaît ». Ce qui n’est pas surprenant : l’étudiante en question avait déjà été signalée à l’administration de Sciences Po pour avoir photographié à leur insu des militants pro-palestiniens pour les dénoncer ensuite sur les réseaux sociaux.
Mais, pour les propagandistes bourgeois, les faits sont une question secondaire. Cette anecdote a été déformée et amplifiée pour servir de point de départ à une véritable avalanche de propagande calomnieuse contre les organisations de gauche, les musulmans et les étrangers. « Des étudiants ont été empêchés de rentrer au motif qu’ils étaient juifs », a affirmé Le Point, sans l’ombre d’une preuve. Emmanuel Macron a dénoncé un « début de séparatisme ». Gérard Larcher, président du Sénat, a expliqué sans peur du ridicule que Sciences Po Paris était devenu « un bunker islamo-gauchiste ». Sur CNews, l’essayiste Chloé Morin n’y est pas allée par quatre chemins : pour elle, « il y a un problème à Sciences Po : la moitié des étudiants sont étrangers ». Pour être sûr que les choses soient claires, le Journal du Dimanche précise que nombre des étrangers en question viennent « des pays arabes »…
Défendre les droits démocratiques !
Sur la base de ces affabulations racistes, Gabriel Attal a réclamé des « sanctions extrêmement fermes » contre les organisateurs de ce rassemblement. Et un rassemblement prévu jeudi 14 mars devant Sciences Po, intitulé « Stop à la répression de la solidarité avec la Palestine dans les universités », a ainsi été interdit par la préfecture de police de Paris.
Cette situation se reproduit régulièrement depuis le 7 octobre. Toute solidarité avec la Palestine est taxée d’antisémitisme ou de complicité avec le terrorisme. Et la répression s’abat sur tous ceux qui protestent contre le massacre des Palestiniens. Le mouvement ouvrier ne doit pas rester sans réagir face à cette violation de notre droit à affirmer notre solidarité avec la Palestine. Seule une mobilisation de masse peut enrayer cette vague répressive !