L e 11 février dernier, Gérald Darmanin annonçait vouloir supprimer le droit du sol à Mayotte. Depuis, plus de 300 migrants ont été transférés en métropole.
Ces attaques contre les migrants sont des manœuvres visant à détourner l’attention des vrais responsables de la crise sociale et économique à Mayotte.
Pauvreté extrême
Situé au large de Madagascar, Mayotte est le département le plus pauvre de France. D’après l’Insee, 77 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté. En 2022, 70 % des habitants de 15 à 64 ans étaient privés d’emploi – en hausse de 4 points depuis 2019.
Toujours en 2019, donc avant la poussée inflationniste, le panier de courses moyen était 73 % plus cher à Mayotte qu’en métropole. Le mal-logement est endémique. 40 % des résidences principales sont des fabrications de fortune. L’année dernière, une crise de l’eau d’une ampleur inédite frappait l’île : l’eau courante était coupée pendant plusieurs jours, alors qu’un tiers des foyers n’y avait déjà pas accès.
Manœuvres racistes
C’est cette situation qui nourrit la colère et l’exaspération des habitants de Mayotte. En réponse, la classe dirigeante française, les médias et les élites mahoraises accusent les migrants d’être la source de tous les problèmes. Le pouvoir attise le racisme et favorise l’émergence de collectifs aux revendications xénophobes, comme « Les forces vives de Mayotte ». Cette organisation réclame l’instauration d’un état d’urgence sécuritaire, le démantèlement des camps de migrants et leur expulsion systématique. Depuis janvier, ses membres organisent des blocages d’axes routiers pour appuyer leurs revendications réactionnaires.
Le gouvernement français surfe sur cette vague xénophobe – qu’il a lui-même créée – afin d’amplifier les sentiments racistes. En juin 2023, Gérald Darmanin lançait l’opération « Wambushu » (« reprise en main ») et envoyait 1800 policiers et gendarmes pour traquer les migrants et « sécuriser » les bidonvilles. Une vague de violence inouïe frappait Mayotte.
Fin février, Marie Guévenoux, la ministre des Outre-mer, annonçait un « Wambushu 2 » d’ici le mois d’avril. Cette nouvelle opération provoquera fatalement une escalade de la violence contre les migrants, dont beaucoup sont originaires des Comores et d’autres pays d’Afrique de l’Est.
Les travailleurs mahorais ne doivent pas se tromper. Les migrants ne sont pas leurs ennemis. Les vrais responsables de la situation désastreuse, à Mayotte, sont les capitalistes et les impérialistes français, qui ne peuvent qu’aggraver la crise économique et sociale. C’est eux qu’il faut expulser, c’est-à-dire exproprier !