L e 30 janvier dernier, le Premier ministre Gabriel Attal annonçait la généralisation du Service National Universel (SNU) pour la rentrée 2026. Jusqu’alors facultatif, il deviendrait obligatoire pour tous les lycéens.
Dans les cartons depuis 2018, cette généralisation vient de connaître une première étape, ce mois-ci : le SNU peut désormais constituer une alternative au stage obligatoire en classe de seconde.
A ce jour, les jeunes de 15 à 17 ans peuvent volontairement participer à ce dispositif composé de deux étapes : d’abord un séjour de douze jours, sobrement intitulé « séjour de cohésion », censé répondre à quatre objectifs : « faire vivre les valeurs et principes républicains, renforcer la cohésion nationale, développer une culture de l’engagement, accompagner l’insertion sociale et professionnelle. »
Le deuxième temps, une « mission d’intérêt général », est un dispositif de volontariat indemnisé dans une association, une entreprise, l’armée, la police ou un autre service de l’Etat.
Chaque « séjour de cohésion » réunit une centaine de jeunes sous la surveillance de militaires réservistes. Au menu (entre autres) : lever de drapeau au petit matin et chant de la Marseillaise en uniforme – le tout copieusement arrosé de « principes » nationalistes, sous couvert de « républicanisme ».
Dans les faits, depuis les premières expérimentations du SNU, des encadrants ont été accusés de harcèlement sexuel et de racisme à l’encontre de mineurs ; des dizaines de jeunes au « garde à vous » ont fait une insolation dans différentes villes ; une centaine d’autres ont reçu une punition collective à Strasbourg. C’est donc cela qu’Attal veut généraliser ?
Le SNU sera financé sur le budget de l’Education nationale, à hauteur de 160 millions d’euros en 2024. Or dans le même temps, le budget de ce ministère doit subir une coupe franche de près de 700 millions d’euros dans le cadre d’un décret annulant 10 milliards de dépenses publiques !
C’est une véritable provocation. Les lycéens ont besoin d’établissements rénovés, d’un matériel qui fonctionne, des personnels formés et en nombre suffisant. Macron, Attal et Belloubet font tout le contraire. Pour conquérir les moyens humains et financiers d’une éducation publique de qualité, il faudra renverser ce gouvernement – et le système qu’il défend.