Il aura fallu attendre sept semaines après les élections européennes pour voir la nomination à Matignon de Michel Barnier. Cette décision est le fruit d’une négociation avec Marine Le Pen, qui a donné son feu vert à la nomination de ce vieux politicien réactionnaire. Ce gouvernement sera donc « sous la surveillance » du RN, pour reprendre les mots de Jordan Bardella. S’il réussit à se maintenir (ce qui n’est pas certain au vu des intérêts contradictoires des différents groupes et partis bourgeois représentés à l’Assemblée), sa politique sera particulièrement réactionnaire.

Mobilisation massive

Cette nomination a provoqué la colère et le rejet de millions de travailleurs et de jeunes qui avaient ressenti un énorme soulagement à l’annonce de la défaite du RN, le 7 juillet dernier. C’est cet état d’esprit qui explique le succès de la journée de mobilisation de samedi : au total, ce sont 300 000 personnes qui ont défilé dans de nombreuses villes. Ces manifestations avaient été appelées à l’origine par la France Insoumise pour protester contre le refus de Macron de nommer Lucie Castets à Matignon. De nombreuses personnes ont saisi cette occasion d’exprimer leur colère et leur détermination à lutter contre ce nouveau gouvernement réactionnaire.

Nos camarades sont intervenus dans ces manifestations à Paris, à Lyon, à Marseille, à Rennes, à Grenoble, à Toulouse et à Montpellier. Partout où les militants de Révolution étaient présents, les manifestants ont été réceptifs à nos mots d’ordre. A Toulouse, notre slogan « Macron démission, les travailleurs à Matignon ! », scandé au mégaphone, a été repris par une partie de la manifestation.

 

 
 
 
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Le succès de cette journée est un signe très encourageant. Il est d’autant plus remarquable que la majeure partie des directions confédérales des syndicats avait refusé de s’y associer. Sophie Binet de la CGT avait par exemple déclaré « souhaiter » le succès de ces manifestations, mais n’a rien fait pour y contribuer.

L’heure n’est pas au compromis ou aux négociations avec ce gouvernement réactionnaire. Face à un régime affaibli, le mouvement ouvrier doit passer à l’offensive et abandonner la stratégie stérile des « journées d’action ». La Fédération CGT de la Chimie a récemment lancé un appel à une « mobilisation forte dans la durée ». C’est la voie à suivre. La mobilisation du 1er octobre doit être organisée et préparée pour devenir le point de départ d’une grève reconductible massive. Celle-ci devra mobiliser les travailleurs du plus grand nombre possible de secteurs, pour repousser Macron et Le Pen et remplacer Barnier par un gouvernement des travailleurs. En pleine crise mondiale du capitalisme, c’est le seul moyen de mettre fin aux politiques d’austérité.

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